Publicité

Madagascar : Le spectre du remaniement hante le gouvernement

17 septembre 2015, 14:57

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Madagascar : Le spectre du remaniement hante le gouvernement
 
Avec la proclamation des résultats officiels des élections communales, prévue ce vendredi, la fébrilité est palpable dans la sphère politique. Selon les informations qui se font de plus en plus insistantes, l’issue du scrutin du 31 août devrait décider du sort du gouvernement. «Un remaniement ne semble plus être qu’une question de temps. Au sein des ministères il se dit qu’il interviendra après le résultat des élections communales», affirment quelques sources ministérielles.
 
Les résultats des élections communales devraient, en effet, établir une nouvelle donne politique qui, en conséquence, devrait être suivie d’une décision politique. De son côté, à maintes reprises, Hery Rajaonarimampianina, président de la République, a affiché sa satisfaction quant à la performance du parti «Hery vaovao ho an’i Madagasikara» (HVM), qui gagne provisoirement la majorité des communes. «Les résultats sont clairs. Ces élections ont défini l’équilibre des forces politiques dans le pays», a-t-il, par exemple, déclaré à Gaborone, le 17 août.
 
Le faible taux de participation, surtout dans les grandes agglomérations, pourrait cependant, tempérer le satisfecit présidentiel et l’amener à opérer quelques mises au point. Face au fort taux d’abstention, les proches collaborateurs du chef de l’État et membres du gouvernement reconnaissent que c’est un indicateur d’une insatisfaction de la population et de la nécessité d’un changement de démarche. A cela s’ajoute la conquête de la plupart des grandes villes par des formations politiques relativement hostiles au pouvoir.
 
Bien que, considérées par l’Exécutif d’actes de déstabilisation, les revendications sociales de ces dernières semaines devraient aussi amener le pouvoir à faire des réaménagements de l’effectif gouvernemental. Une option déjà utilisée l’année passée pour apaiser l’opinion. Les résultats officiels des élections communales pourraient, néanmoins, servir de faire-valoir face aux éventuelles surenchères politique. Pour le parti HVM, la performance des ministres coachs, lors de la joute électorale, pourrait être prise en compte.
Performance
 
Le compte à rebours aurait, surtout, commencé avec la quête d’une nouvelle majorité présidentielle à l’Assemblée nationale. À entendre ses propos, à son retour de Gaborone, le chef de l’État semblait peu enclin à mettre l’équipe du général Jean Ravelonarivo, Premier ministre, dans la balance des négociations avec les députés. Bon nombre d’élus signataires du mémorandum de stabilité proposé par le Président affirment, pourtant, «qu’une nouvelle majorité impliquera impérativement un nouveau gouvernement.»
 
«La formation de la nouvelle majorité devra se faire avant la session extraordinaire de l’Assemblée nationale», a indiqué Hery Rajaonarimampianina à Gaborone. Il s’agit, d’autant plus, de convaincre des députés qui ont massivement voté pour une motion de censure contre le gouvernement, bien qu’ils aient échoué. Les grognements à Tsimbazaza, durant cette période de fronde ont laissé entendre que les élus avaient surtout dans le viseur des ministres. Des signataires du mémorandum ont, par ailleurs, des ambitions ministérielles.
 
Face à la pression politique, la plupart semblent multiplier les manœuvres médiatiques depuis quelques jours pour afficher de passables prouesses pour espérer un maintien. Le terme remaniement se fait plus insistant que celui de changement de gouvernement, mais il est constaté que Jean Ravelonarivo, lui aussi semble vouloir monopoliser les médias ces derniers temps. Ce qui semble indiquer que le numéro 2 de l’Exécutif, lui non plus n’est pas serein.
 
Un remaniement ne devrait, toutefois, intervenir qu’au retour du président de la République qui s’envolera pour le sommet des Nations-Unies la semaine prochaine. Une issue positive à la mission  Fonds monétaire international (FMI), pourrait, du reste, redonner de l’air à l’équipe gouvernementale actuelle ou du moins épargner quelques têtes.