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«Je ne crois pas en un Iframac qui a perdu toutes ses marques…»

6 septembre 2015, 20:34

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«Je ne crois pas en un Iframac qui a perdu toutes ses marques…»

Plus de quatre mois de stress et de peur. Des nuits de sommeil sacrifiées. Steve Coutet se dit fatigué. À 52 ans, il déclare ne plus pouvoir cacher ses inquiétudes à ses proches. Il a peur pour l’avenir de ses deux enfants, dont l’un avait prévu de faire des études supérieures à l’étranger.

 

Lui, compte 25 ans de carrière au sein d’Iframac. Et il concède que c’est cette firme qui lui a permis de fonder une famille et de faire grandir ses enfants. Sauf que son pain quotidien a un goût amer depuis plusieurs mois.

 

«Je n’obtiendrai pas de prêts bancaires»

Comme tous les employés de l’ex-Iframac, ses projets sont en suspens en attendant un dénouement dans cette affaire. «J’ai dû dire à mon fils que je ne pouvais pas financer ses études pour le moment parce que je n’obtiendrai pas de prêts bancaires tant que les choses seront ainsi chez Iframac», témoigne ce quinquagénaire.

 

Pour cet employé, Iframac est voué à une mort certaines sans ses marques-phares : Mercedes-Benz, Mitsubishi et Peugeot. Jusqu’à présent, il est en charge de la section qui vend des pièces de rechange pour les trois marques.

 

«Le numéro un des concessionnaires dans les années 90»

Steve Coutet confie qu’il a toujours connu son entreprise avec ses trois porte-drapeaux. C’est avec émotion qu’il évoque la chute de cette société qui était le numéro un des concessionnaires de voitures dans les années 90.

 

Le couperet est tombé dans la nuit du 2 au 3 avril de cette année. La Bramer Bank, filiale du groupe BAI, s’est vu retirer son permis d’opération. Depuis, Steve Coutet dit avoir compris que ce n’était que le début de la fin.

 

«Les choses ont empiré doucement»

«Nous avons eu un choc en lisant les journaux le matin du 3 avril. Moi j’avais compris que cela n’augurait rien de bon. Et les choses ont empiré doucement», raconte-t-il.

 

Avez-vous vu venir cette situation ? À cette question, le quinquagénaire avoue que les employés commençaient à se poser des questions en voyant que les commandes n’arrivaient pas et que les fournisseurs soutenaient que la compagnie n’avait pas réglé ses dettes.

 

Des hauts et des bas…

«On a connu des hauts et des bas et nous pensions que c’était juste une mauvaise passe. On était loin de se douter de ce qui se passait réellement», avance-t-il.

 

Steve Coutet reconnaît que la gestion d’Iframac était différente lorsque l’entreprise appartenait encore à Harel Mallac/Ireland Blyth, avant 2004. Déjà, il explique que les gens de la société s’y sentaient comme dans une famille.

 

Une cinquantaine d’employés dans le flou

«Or, depuis qu’il y a eu cet exercice de vote, ceux qui ont voté contre l’autogestion, comme moi, sont des laissés-pour-compte. Cela devient de plus en plus pénible de travailler dans des conditions pareilles.» Comme lui, poursuit-il, près d’une cinquantaine d’employés sont dans le flou.

 

«J’ai choisi de ne pas voter pour l’autogestion parce que je ne crois pas en un Iframac qui a perdu toutes ses marques. Je pense que la meilleure chose à faire, pour le moment, c’est de compenser tout le monde et de fermer la société. Et c’est au gouvernement de trouver comment faire cela», conclut-il.