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Prostitution infantile alléguée : l’avenir brisé de trois ados vendues à des hommes

29 août 2015, 08:22

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Prostitution infantile alléguée : l’avenir brisé de trois ados vendues à des hommes
 «Elle (NdlR : Anita  Seegoolam, arrêtée dans cette affaire) s’occupait de ma fille et de mes nièces. Elle m’avait dit que ma fille était comme la sienne. Je n’aurais jamais pensé qu’elle avait d’autres idées en tête», déplore Usha*, la mère d’Anya*, une des adolescentes qui auraient été vendues à des hommes. «C’est au poste de police que j’ai su qu’Anita offrait ma fille et mes nièces à des hommes contre de l’argent», confie la mère de famille. 
 
Elle a toujours du mal à digérer la nouvelle. C’est à travers une de ses nièces qu’elle a appris que des officiers de la Child Development Unit (CDU) avaient emmené sa fille de 15 ans au poste de police de Flacq pour dénoncer ses «proxénètes». L’affaire a éclaté mercredi quand la CDU, qui avait eu vent qu’un réseau de prostitution infantile opérait dans l’Est, a débarqué dans un collège de la région. Ils ont emmené Anya et ses cousines Veena*, 13 ans, et Reshma*, 15 ans.
 
Jeudi, quatre personnes d’une même famille – en l’occurrence Anita Seegoolam, 38 ans, son concubin Mohunsingh Tataree, 51 ans, sa fille Vidya Seegoolam, 18 ans, et son fils mineur – ont été interpellées par la Criminal Investigation Division (CID). Elles sont provisoirement accusées de causing child to be sexually abused. Et vendredi 28 août, six autres individus ont été arrêtés par la Brigade des mineurs de l’Est et la CID.
 
Anya a raconté aux policiers qu’Anita Seegoolam la saoulait avant de l’offrir à des hommes. Elle a aussi avoué avoir eu des relations sexuelles avec Mohunsingh Tataree ainsi qu’avec le fils de la trentenaire. 
 
Pour Usha, c’est un choc et une déception car elle faisait entièrement confiance à Anita Seegoolam qui l’a maintes fois aidée. «Elle me louait une maison dans laquelle j’ai habité avec ma famille avant de déménager chez ma mère», raconte Usha. C’est là que les membres de sa famille se sont liés d’amitié avec la trentenaire. «Est-ce que c’est à cause de ce qu’elle a fait pour moi qu’elle a utilisé ma fille ?» se demande la mère de famille. 
 
Anita Seegoolam serait connue dans la région pour être un disciple de Bacchus. Elle recevrait des hommes à la nuit tombée, selon des voisins. C’est une des raisons pour lesquelles Usha affirme avoir délaissé sa maison. Elle n’appréciait pas non plus les allées et venues de sa fille et de ses nièces chez la propriétaire de la maison. Les adolescentes y passaient souvent la nuit, soulignent des voisins.
 
D’après les informations recueillies par les officiers de la CDU, plusieurs plaintes ont été reçues concernant les trois adolescentes. Elles s’absenteraient souvent de l’école et s’afficheraient avec des hommes différents à bord de voitures. Usha soutient, pour sa part, que c’est en raison de ses problèmes financiers qu’Anya s’absente de l’école. 
 
Les trois adolescentes ont été examinées par un médecin de la police avant d’être placées en observation à l’hôpital. La sœur aînée d’Anya devrait donner sa version des faits, lundi, dans le cadre de l’enquête. La police compte s’appuyer sur les descriptions fournies par Anita Seegoolam et sa famille pour procéder à l’arrestation des hommes qui auraient eu des relations sexuelles avec les trois mineures.
 
* prénoms modifiés