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Fusion avec Lafarge: Holcim change de nom pour produire Kolos

28 juillet 2015, 17:00

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Fusion avec Lafarge: Holcim change de nom pour produire Kolos

Que les consommateurs soient rassurés. Le ciment de la marque Kolos de Holcim (Mauritius) Ltd ne disparaîtra pas des entrepôts des quincailleries. Et ce, malgré la fusion de la firme avec Lafarge, conformément au rapprochement juridique des deux cimentiers mondiaux à l’échelle internationale. Le ciment sera produit par une nouvelle société qui prendra le relais de Holcim (Mauritius) Ltd et qui devrait porter le nom de Kolos Mauritius.

 

Pour l’instant, tout est entre les mains de la Competition Commission of Mauritius (CCM). Cette instance suit de près la démarche de Holcim de se désengager de l’actionnariat de Ciments océan Indien Ltd, société holding de la filiale mauricienne. Celle-ci est détenue à hauteur de 51 % par Holcim, la différence par le groupe Gamma.

 

Or, il n’est un secret pour personne que la société d’investissements Gamma, dont les frères Ah-Teck sont les propriétaires, a exprimé le souhait de racheter les parts de Holcim au sein de la cimenterie. Elle a même déjà enclenché les procédures. Toutefois, précise la CCM, rien n’est encore joué à ce stade.

 

«Hors de question de tout laisser tomber avec la fusion»

 

Celle-ci ne souhaite pas donner d’indications quant à l’identité des sociétés, tant locales qu’étrangères, qui ont répondu à l’appel d’offres pour le rachat des 51% d’actions que Holcim détient au sein de sa filiale mauricienne. Mais il est clair que le groupe Gamma – classé 13e société du pays avec un chiffre d’affaires de Rs 6,2 milliards au 31 décembre dernier selon l’édition 2015 du Top Hundred Companies – compte exercer ses droits de préemption pour racheter les parts de son partenaire. Ce qui lui permettra d’avoir le contrôle total de la compagnie.

 

«Nous suivrons de près le projet de désinvestissement de Holcim», confie la direction de la CCM. Conformément aux procédures, indique-ton, l’entité fusionnée doit proposer un acheteur. «Il nous reviendra ensuite de déterminer, après analyse, si le repreneur est crédible et s’il répond aux critères avant de finaliser le deal.»

 

Encaisser des pertes

 

Certes, le Country Manager de Holcim (Mauritius) Ltd, Dominique Billon, ne peut pas anticiper l’issue de cette opération – celle-ci relevant bien entendu desprérogatives de la CCM. Il confirme, cependant, que peu importe le profil du repreneur, les opérations de la cimenterie de Mer-Rouge ne cesseront pas suivant la fusion Lafarge-Holcim. Pour Dominique Billon, «hors de question de tout laisser tomber avec la fusion». D’autant plus, souligne-t-il, que l’entreprise est financièrement bien implantée dans le secteur. «La société, qui prendra une nouvelle appellation, restera le deuxième opérateur. Le but étant d’offrir un maximum de choix aux consommateurs.»

 

Aujourd’hui, le marché du ciment est dominé par Lafarge et Holcim, qui détiennent respectivement près de 40 % et 55 % des parts du marché. Ce qui laisse peu de place au marché d’importation assuré principalement par deux importateurs qui s’approvisionnent du Pakistan, avec des marques comme Lion et Lucky.

 

Y a-t-il de la place pour un troisième opérateur dans cette nouvelle configuration ? Dominique Billon déclare que la taille du marché local, avec une consommation qui dépasse à peine les 600 000 tonnes métriques, n’a pas permis jusqu’ici à un troisième opérateur de s’y positionner. En fait, explique le Country Manager, le grand défi pour un nouvel opérateur est de pouvoir écouler suffisamment de ciment tout en proposant un prix de vente qui soit compétitif. Or, dit-il, «cela ne peut se faire sur un marché domestique qui est déjà largement occupé. À moins qu’il soit disposé à encaisser des pertes».

 

Actuellement, le marché du ciment plafonne entre 650 000 tonnes métriques et 700 000 tonnes métriques. Afin de relancer le secteur de la construction et doper la consommation de ciment, peut-on voir dans le projet de smart cities une planche de salut ? Dominique Billon est d’avis qu’il faut d’abord attendre que ce projet démarre. «Il y a certainement une composante béton dans la construction des villes intelligentes qui pourrait donner une nouvelle impulsion à la vente du ciment», concède-t-il.

 

En attendant, la priorité de Holcim (Mauritius) Ltd, qui a brassé un chiffre d’affaires de Rs 873 millions en décembre 2014, est de se restructurer autour d’une nouvelle société pour cimenter sa présence. Certes, sans la logistique du cimentier helvétique, mais avec une équipe ayant la même force commerciale que Kolos.