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On a testé… Chez Jeannette, à Rodrigues

26 juillet 2015, 13:08

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On a testé… Chez Jeannette, à Rodrigues

Une virée en famille à Rodrigues pendant quelques jours. Le prétexte est tout trouvé : le 14 juillet, c’était l’anniversaire de la matriarche. C’est ainsi que ses nombreux enfants, leurs épouses, ainsi qu’une bonne poignée de petits enfants, ont fait le déplacement pour célébrer l’événement. Une idée lumineuse ! La majorité de la flopée familiale  a réservé Chez Jeannette, à Grande-Montagne.

 

HEURE : On arrive après le vol du matin et le ton est tout de suite donné. La patronne, Jeannette, s’excuse d’avance, du fait que son anniversaire sera également fêté quelques jours plus tard, ce qui pourrait être un inconvénient pour ceux qui ne dansent pas jusqu’à l’orée du jour et qui ont le sommeil  léger ! On comprend mieux les risques en goûtant, ce soir-là, le p’tit punch, qui, au pluriel, s’écrit les p’tits uppercuts !

 

AMBIANCE : Simple et relaxe. Le prix d’une chambre par personne, entre Rs 1 000 et Rs 1 800, dépendant de la saison, petit dej’ et dîner compris, ne promet pas le service du Royal Palm, bien évidemment. Mais les chambres sont propres, le service attentionné et la nourriture créole succulente. D’ailleurs, on va à Rodrigues pour voir du pays, plonger, voir les tortues géantes et marcher le long des coteaux, pas pour rester dans la chambre ! Et de toute manière, chez Jeannette, ce n’est pas là que cela se passe – il n’y a que la MBC sur les écrans et la douche, dans un pays où l’eau est rare, est invariablement faible et/ou un peu froide – mais sous le porche, attenant aux cuisines. Là, on peut papoter, se faire des amis, lire, demander du thé, jouer à «loupgarou» ou prendre son repas avec égal  bonheur ! Le Jardin des cinq sens, adossé à cette maison d’hôte très agréable, est une extension réussie d’un jardin fleuri et accueillant où les regards s’attardent et où les demandes de boutures se concoctent volontiers…

 

 

SERVICE : En tout point hors du commun. Sandrine est souriante, affable et tellement attentionnée. Gilbert, ancien prof, surfe sur l’administration et la logistique ; répare, planifie, conseille et a même un jeune frère qui peut passer par l’imposte si on s’est enfermé hors de sa chambre avec les clés à l’intérieur ! Jeannette elle-même, le cœur de l’unité, rayonne d’une force et d’un courage dont bien peu de récents grands opérés peuvent faire preuve. Ayant volontiers montré ses cicatrices (et son drip bag… !), on s’écrase, trois soirs plus tard, de la voir survoler sa fête d’anniversaire, riant aux éclats, dansant vigoureusement son «séga tambour» et effaçant sous son énergie ses invités moins toniques.

 

REPAS : On ne vous racontera pas tous les sept repas, tous différents, tous plantureux, tous créoles et délectables. Mais si vous n’aimez pas la viande de porc, n’y allez pas : c’est leur protéine animale principale, avec le poisson. Et le cochon nourri de manière traditionnelle a un goût qui n’a strictement rien à voir avec ce que l’on retrouve dans les sachets en plastique sous vide qu’on achète à Maurice. 

 

Jeudi, au menu, il y avait du riz blanc, un bouillon de poisson, blanc aussi, une salade de papaye verte, une fricassée de giraumon ET de gros pois, un chatini de limon-piment et du limon aigre-doux. En plus, le plat phare était un massalé de cabri délicieux ! Les dames s’étant extasiées du fait que le cabri n’avait pas d’odeur forte, le cuisinier de circonstance, un Réunionnais, au nom étonnant de Yannus Bardil, ne s’est pas fait prier pour expliquer : quelques feuilles de kalou pillé (chez nous : caripoulé) et une eau qui bout pendant 15 minutes, dans laquelle on jette la viande coupée en morceaux, suffisent à enlever l’odeur forte. On jette alors l’eau, on essuie la marmite et le reste est du grand classique : oignon, ail, gingembre, poudre massalé, épices roussies, safran, moutarde jaune, graines de cotomilli grillées, deux pommes d’amour… On vous sert du vin avec votre repas, mais si vous avez porté votre Nuits St Georges 2009 dans votre allocation de poids… chiche de 15 kilos, ça ira au massalé, comme un gant !

 

VALUE FOR MONEY : Vous connaissez beaucoup de maisons d’hôtes où le vin de table est gratuit? Où l’apéritif et les amuse-gueules le sont aussi ? Où l’on peut doubler son assiettée sans craindre de trouver la deuxième assiette sur sa facture ? Où le café et les infusions ne sont pas en  «supplément» ? La proposition est exceptionnelle ! En fait, l’on s’est plusieurs fois demandé : «Mais comment font-ils ?»

 

PROCHAINE VISITE: Nous n’avons aucun doute sur le fait que nous avons vécu, en famille, un moment privilégié, grâce à un accueil et une gentillesse hors normes. On récidivera bientôt, c’est promis !

 

NOTE: 8,5/10