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Tour de France - Le contre-la-montre par équipes, interdit aux faibles

12 juillet 2015, 12:34

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Tour de France - Le contre-la-montre par équipes, interdit aux faibles
Les rouleurs apprécient, les grimpeurs en ont peur: l'épreuve de contre-la-montre par équipes programmée dimanche entre Vannes et Plumelec est interdite aux faibles et ne tolère pas la moindre inattention. "Vingt-huit kilomètres et une demi-heure d'effort, cela peut paraître peu mais c'est d'une intensité incroyable, physiquement mais aussi mentalement", note l'Américain Tejay Van Garderen, candidat au podium à Paris.
 
Certains coureurs ne s'en cachent pas: ils se réveillent la boule au ventre le matin d'une telle étape, à l'image du poids plume de la formation Giant, l'Allemand Simon Gesckhe. "Je vais devoir m'accrocher, tenter de ne pas ralentir l'équipe. Cet exercice, ce n'est vraiment pas un truc pour les petits gabarits", explique-t-il, inquiet. "Il y a de la pression", embraye le Français d'AG2R Alexis Vuillermoz qui n'a "pas envie de pénaliser l'équipe".
 
Si les coureurs redoutent l'exercice, c'est aussi parce qu'il est rare. Une demi-douzaine par an maximum. "C'est pourquoi il est important de répéter ses gammes lors des stages. Chez AG2R, nous ne sommes pas vraiment des spécialistes. Nous avons donc beaucoup travaillé pour gagner en sérénité et en confiance. C'est primordial". Révélation française de ce début de Tour, Warren Barguil confirme: "ce n'est pas un exercice pour les faibles. Samedi, certains ont davantage pensé à s'économiser pour arriver le plus frais possible au départ du chrono de dimanche. On appréhende".

 

Des relais de 30 secondes

 
Les coureurs pédalent, mais les directeurs sportifs ont un rôle primordial. L'ordre des coureurs est important. Il faut placer au meilleur endroit les grands et les petits, les rouleurs et les puncheurs, les forts et les faibles. "Et il faut rappeler sans cesse aux gars que ce chrono est d'abord et avant tout un exercice collectif", indique le Belge Wilfried Peeters chez Etixx.
 
Pour une efficacité maximale, le coureur de tête doit tenter de maintenir l'allure du relayeur précédent et ne pas produire d'à-coups qui font perdre du temps et des forces à tout le monde", explique le directeur sportif de Tinkoff Sean Yates. "Mieux vaut laisser les moins forts prendre des relais d'une dizaine de secondes et les plus résistants prendront des relais plus longs, parfois jusqu'à 30 secondes", explique-t-il. Dans cette optique, les abandons de Tony Martin (Etixx), Tom Dumoulin (Giant) et Fabian Cancellara (Trek) sont une petite catastrophe pour leurs formations. "Sans Tony, ce n'est plus la même histoire", reconnaît le manager belge Patrick Lefevere.
 
Pour le coureur BMC Greg Van Avermaet, ce sont pourtant, davantage que les rouleurs, les coureurs explosifs qui pourraient faire la différence à Plumelec. "Sur un parcours vallonné qui compte quelques virages intéressants, les puncheurs auront un rôle à jouer lors des relances, pour redonner de la vitesse au groupe, note le Belge. Ca tombe bien, j'ai du punch et je suis capable d'emmener des relais de 25 secondes". BMC avait remporté l'exercice lors du dernier Dauphiné et les Championnats du monde 2014. Van Avermaet sait donc de quoi il parle.