Publicité

Affaire MedPoint: les langues se délient

11 juillet 2015, 14:26

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Affaire MedPoint: les langues se délient

Depuis la proclamation du verdict de la cour intermédiaire incriminant Pravind Jugnauth de conflit d’intérêts, les langues se délient peu à peu. Comment le leader du MSM a-t-il pu se retrouver à signer l’autorisation d’achat de la clinique Medpoint appartenant à son beau-frère Krishan Malhotra et dont sa soeur est actionnaire et pourquoi la «précipitation» de l’État à acquérir cette clinique à Rs 144,7 millions ? Plusieurs personnes au sein de l’ancien gouvernement qui affirment avoir été témoin de la présentation de cet accord au Premier ministre d’alors racontent.

 

Selon elles, Pravind Jugnauth «s’était toujours opposé à cette transaction». Au bout du compte, c’est bien sa signature qui a été retrouvée sur le formulaire autorisant l’achat de l’établissement.

 

Certaines sources proches du dossier avancent même que «suivant la pratique qui a cours au sein du ministère des Finances depuis plus de 50 ans, il aurait été difficile pour le ministre d’alors de refuser de signer pour une transaction qui avait été approuvée par le Conseil des ministres».

 

Un ancien haut fonctionnaire des Finances, témoin de l’accord de décembre 2011, explique que dans la pratique toujours, «c’est le ministre des Finances qui signe pour des transactions impliquant de grosses sommes d’argent. Cela se fait comme ça et jusqu’ici personne ne l’a contesté».

 

En effet, selon l’ancien haut fonctionnaire, «si le ministre des Finances avait refusé de signer, cela aurait suscité des interrogations». Il souligne qu’à l’époque, personne n’a pensé que la signature du ministre aurait eu des «conséquences pareilles».

 

Accord injuste

 

Quant au fait d’avoir précipité l’achat de la clinique, l’ancien haut fonctionnaire argue qu’il peut se justifier. Medpoint, dit-il, aurait pu contester le paiement de la Capital Gains Tax parce que le deal avait été discuté et convenu avant l’application de cette mesure. Selon lui, les propriétaires de Medpoint auraient pu poursuivre l’État pour avoir conclu un accord injuste.

 

«L’État et les propriétaires de la clinique sont tous les deux tombés d’accord sur un prix. Si la vente avait été conclue après l’application de cette taxe, les vendeurs auraient crié à l’injustice puisque l’État est acheteur mais aussi décideur. C’est trop facile de faire un deal et de décider le lendemain d’imposer une taxe contraignant les vendeurs à payer à l’État», affirme notre interlocuteur.