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En Bolivie, le pape dénonce la culture du "rejet" et de la "consommation"

10 juillet 2015, 10:12

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En Bolivie, le pape dénonce la culture du "rejet" et de la "consommation"

Le pape François s'est insurgé jeudi au deuxième jour de sa visite en Bolivie, un des pays les plus pauvres d'Amérique latine, contre une culture du "rejet" qui "cherche à tout transformer en objet de consommation".

 

Lors de la grand messe célébrée sur la place du Christ Rédempteur de Santa Cruz, au pied d'une gigantesque statue de bronze et devant un million de fidèles, le pape a réitéré son message d'intégration et de justice sociale.

 

"Jesus continue de nous dire sur cette place : cela suffit avec le rejet", a déclaré le souverain pontife, qui a dénoncé "la logique qui prétend s'imposer dans le monde d'aujourd'hui, une logique qui cherche à tout transformer en objet d'échange de consommation, qui rend tout négociable (...) en écartant tous ceux qui ne produisent pas".

 

Dans son homélie, prononcée devant des milliers d'indigènes boliviens de diverses ethnies, quechua, guarani, aymara, dont le président Evo Morales au premier rang, le souverain pontife a évoqué les oubliés et les exclus dans le monde, en particulier les femmes "qui portent sur leurs épaules des déceptions, des tristesses et des chagrins, une injustice qui semble ne pas avoir de fin".

 

Le service de près de deux heures a été accompagné de chants et cantiques religieux avec la participation d'un millier de musiciens jouant notamment de la musique baroque, introduite au 18e siècle par les missionnaires jésuites qui évangélisèrent la population et dont la tradition reste vivace en Bolivie.

 

Autour de la place, des écrans géants avaient été installés et la journée a été déclarée fériée.

 

La vente d'alcool et les spectacles musicaux sont interdits durant tout le séjour du pape dans le pays, encadré d'un dispositif de sécurité de 17.000 policiers et militaires.

 

Le pape de 78 ans, premier pape jésuite et latino-américain de l'Histoire, était arrivé mercredi à La Paz, ne passant que quatre heures dans la capitale bolivienne, perchée à 3.600 mètres d'altitude, avant de rejoindre Santa Cruz (est), capitale économique et ville la plus peuplée du pays.