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Baie-du-tombeau : Les faratas feuilletés de Sunita Jhingoor font recette

6 juillet 2015, 19:32

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Baie-du-tombeau : Les faratas feuilletés de Sunita Jhingoor font recette

 

Elle n’avait que neuf ans lorsqu’elle est tombée dans la marmite. Du moins, l'âge lorsqu'elle a préparé son premier farata. Aujourd’hui âgée de 49 ans, Sunita Jhingoor, devenue experte en la matère a, avec l’aide de son fils Vicky, ouvert un petit restaurant à Baie-du-Tombeau. Elle y prépare quotidiennement son farata traditionnel, qui, sur une période de deux ans, s’est fait une solide réputation. À tel point que Sunita a décidé de commercialiser sa spécialité, plus connue comme farata feuilleté, en la plaçant dans les supermarchés.

 

Nous sommes allés à la rencontre de Sunita et de Vicky dans leur restaurant appelé B.Sunita Snack. Vicky, au comptoir, n’a pas une minute de répit car le flux de clients est incessant. De son côté, Sunita, cachée derrière les rideaux de la cuisine, est occupée à préparer des faratas chauds.

 

«Mo pa kontan kwi gardé. Mo kontan kan kliyan vini li gagn séki so pou manzé», dit-elle, la sueur au front. Au menu, des faratas au curry de «somon» ou d’agneau, aux grains secs, et autres currys végétariens… Le matin tout comme l’après-midi, le point de vente est bondé. Les clients viennent sans cesse passer leur commande. Les habitués viennent soit le matin pour déguster un bon farata chaud avec du beurre... et du fromage, soit durant la journée pour déjeuner sur place.

 

«Éna osi bann séki kontan pran farata sek pou al manzé avek zot kari parski farata feuilleté pa partou ki gagn sa», dit-elle avec fierté. En effet, c’est ce que confirme un de ses clients non sans enthousiasme. «Ici, nou gagn farata kouma lépok lontan ti pé préparé. Pa boukou dimounn ki konn kwi sa.»

 

PARTAGE DE CONNAISSANCES

 

Faire une percée dans le domaine de la restauration a toujours été un rêve pour Sunita. Et malgré ses mains constamment brûlées par le tawa chaud, elle ne lasse pas de perpétuer la «tradition familiale». Selon elle, la plupart des femmes de sa famille ont emprunté cette voie culinaire. «Monn aprann kwi avek mo nani ki ti pé kwi sa parski avan, dimounn ti pé manz farata tou le zour», dit-elle avec fierté.

 

Après son mariage, Sunita a partagé avec sa belle-famille cette tradition et son savoir-faire. «Toulétan kan fami vini, mo kwi é zot bien kontan», ajoute-t-elle. «Éna dan badinaz ti pé dir mo kapav fer  enn bizness», se souvient-elle. Et c’est ainsi que l’idée de lancer une affaire familiale a gérmé dans son esprit.

 

Pour elle, ce restaurant n’est pas seulement son gagne-pain, c'est aussi une  passion qu'elle entretient. Un engagement qu’elle a pris, ajoute-t-elle. «Mo pa kontan si enn dimounn vinn manzé isi, li vinn enn sel kou li alé. Mo kontan mo bann kliyan res fi del.» Et le secret derrière cette vocation, confie-t-elle, est la manière de cuisiner. «Kan mo kwi, mo fer koumadir mo fami mem pou manz sa manzé-la. Mo prépar li avek boukou prékosion ek mwin delwil.»

 

Pour cette mère et son fils, préparer et vendre des faratas à grande échelle est non seulement un moyen de ramener plus de sous à la maison, mais également une façon de faire découvrir  les traditions culinaires d’antan à tous les Mauriciens.