Publicité

Infrastructures: ces lieux de culte qui cohabitent avec le monde du spectacle

27 juin 2015, 19:58

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Infrastructures: ces lieux de culte qui cohabitent avec le monde du spectacle

Un impressionnant chantier vient de s’ouvrir à Coromandel. Il s’agit de la construction d’une salle de rencontres pour le compte de l’Église universelle du Royaume de Dieu (EURD). Une fois prête, cette salle – qui, selon l’enseigne plantée sur place, aura une belle baie vitrée – sera-t-elle ouverte aux manifestations grand public? Sollicité, le responsable de l’EURD est resté injoignable.

 

Le dernier arrivé dans ce créneau est le Trianon Convention Centre (TCC). Si cet auditorium existe depuis mai 2010, les manifestations à vocation commerciale ne s’y tiennent que depuis mai 2012, nous renseigne la responsable, Agnès Boy. Cet auditorium de 2 600 places appartient à Church Team Ministries International (CTMI), «une organisation non gouvernementale à but non lucratif», indique-t-elle.

 

L’investissement initial pas encore amorti

 

À Maurice, CTMI a pour responsables Audrey et Michel Hardy. Agnès Boy, du TCC, précise que «depuis janvier 2014, la gestion commerciale a été confiée à la société Global Natives».

 

Interrogée sur la rentabilité de cette salle, Agnès Boy affirme: «Si l’on prend en considération l’investissement initial et son amortissement, nous en sommes encore loin! Par contre, sa location nous permet de mieux l’entretenir et de faire face à tous les frais mensuels.»

 

Rencontres spirituelles régulières

 

Selon notre interlocutrice, «nous ne pouvons ignorer que les chrétiens de notre Église ont contribué à la construction de cet auditorium. Nous devons donc prendre en considération leurs remarques et ne pas provoquer d’incompréhensions quant aux locations».

 

Agnès Boy rappelle que cette salle «a d’abord été conçue pour les rencontres spirituelles régulières». Ce qui explique pourquoi les manifestations grand public sont programmées «tant qu’elles ne perturbent pas le déroulement normal des rencontres spirituelles». Vu le standard qu’il s’est fixé, le TCC se concentre davantage sur les séminaires, conférences et sessions de formation d’entreprise.

 

Le monde du spectacle en profite

 

L’ouverture de ces lieux de culte à des spectacles grand public est accueillie positivement par Véronique Mongelard, responsable du réseau de billetterie Otayo. «Nous péchons par manque de salles», lance-t-elle. Les théâtres du Plaza et de Port-Louis sont fermés depuis longtemps. La capacité du théâtre Serge Constantin est de moins de 300 personnes.

 

«C’est tant mieux de savoir qu’il y a de nouvelles salles polyvalentes», renchérit-elle.D’autant que l’organisatrice ne mâche pas ses mots quand elle parle du centre de conférences Swami Vivekananda.«C’est une coquille vide», déclare-t-elle. Comprenezqu’il n’y a sur place ni son ni lumières – autant de frais qui sont à la charge des organisateurs d’événements.

 

Moins de coûts d’organisation

 

Cela, «alors que les lieux de culte ont une inclinaison façon théâtre, des fauteuils permanents et un minimum en termes de son et de lumières, ce qui fait baisser les coûts d’organisation», explique notreinterlocutrice. Des adressesqui, si elles ont pensé adéquatementau parking, àl’accueil, aux aménagements sanitaires et à la restauration,se prêtent avec bonheur à des concerts et spectacles.

 

Hormis les différents permis obligatoires :la police, les pompiers, l’autorisation de la sociétédes droits d’auteurs etc., «il n’y a pas de réglementation à ce sujet à Maurice», déclare Véronique Mongelard.

 

Et quand les portes de ces infrastructures à vocation religieuse s’ouvrent au grand public, reste la question des mentalités. «Là où il y a un souci, c’est que le public n’est pas forcément aventureux. Cela dépend des publics. Certains sont un peu craintifs», conclut notre interlocutrice.