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Phalraj Servansingh, managing director de la SMEDA : Accompagnateur pour micro-entreprises

7 juin 2015, 09:48

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Phalraj Servansingh, managing director de la SMEDA : Accompagnateur pour micro-entreprises

Jusqu’ici, la Small and Medium Entreprises Development Authority (SMEDA) concentrait ses tirs sur les petites et moyennes entreprises, les micro-entreprises étant laissées sur le carreau. Phalraj Servansingh, Managing Director de cette instance, a décidé d’y remédier.

 

«Le développement du secteur des PME n’est pas qu’une question d’accès aux finances mais de services offerts. Sous ma direction, la SMEDA offrira des services de A à Z». C’est l’engagement pris parPhalraj Servansingh, connucomme Kishan, en poste depuismaintenant un mois.

 

Les démarches administratives en vue de mettre en place une société, de lui obtenir ses permis d’opération ou de lui éviter les lourdeurs administratives sont dans les cordes de ce Port-louisien de 58 ans depuis seulement une vingtaine d’années.

 

Avant cela, cet ancien élève du collège St Mary’s ayant obtenu un diplôme en chimie à l’université de Madras, en Inde, travaillait comme goûteur et responsable du marketing pour la société Geo White basée à Londres.

 

Au vu de son expérience en matière de thés, il a été embauché par Rogers qui a mis en plance l’International Tea Services Ltd, société de retraitement et de mélange de thés. À la fermeture de la TEAFAC et de plusieurs usines de thé, Rogers l’envoie suivre un cours en business management.

 

Et lorsque Galaxy, magasin de mobilier et d’électroménager ouvre ses portes, il y agit comme contrôleur de stock, puis comme responsable de la logistique, c’est-à-dire du développement des showrooms à venir. En 2002, il se met à son compte en faisant du consulting en business, rejoignant le bureau de son frère Sanjay, comptable qualifié. Il a été le premier à proposer aux opérateurs le Preliminary Environemental Report sur lequel se fonde le ministère de l’Environnement pour décider si une entreprise doit présenter un Environment Impact Assessment ou pas. De tout temps proche du Mouvement socialiste militant et en particulier de Pravind Jugnauth, il a été candidat élu et conseiller municipal à deux reprises à Port-Louis et candidat perdant de l’alliance MSM-MMM aux générales de 2005.

 

Nommé responsable des relations publiques du ministre des Finances en 2010, il entame une traversée du désert lorsque le MSM démissionne du gouvernement après quelques mois, et essaie tant bien que mal de relancer son business de consulting. Jusqu’à ce que le MSM revienne aux affaires l’an dernier et qu’il soit nommé Managing Director de la SMEDA.

 

ENCADREMENT ADAPTÉ

 

Pour la première fois, le statut de micro-entrepreneur sera considéré par la SMEDA. Cette instance travaille d’ailleurs sur de nouveaux plans qui tiennent compte du micro-entrepreneur dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas les Rs 2 millions. «Nous établissons une liste d’une quarantaine de micro-business qui ne devraient pas avoir besoin d’une Trade Licence. Nous allons agir comme facilitateur et nous assurer que les startups ou les petites entreprises existantes sortent de chez nous satisfaites. Pour les entreprises débutantes, nous verrons si leur filière d’opération est viable. Si tel n’est pas le cas, nous allons les orienter.»

 

Le problème des moyennes entreprises déjà établies, selon lui, a trait en grande partie à leur marketing. «Nous devons les encadrer afin qu’elles soient plus agressives sur le marché de l’exportation. Et pour cela, il faut revoir leurs normes et la qualité de leurs produits. Elles doivent pouvoir pénétrer le marché africain et régional.»

 

Il estime aussi que les entrepreneurs ne savent pas utiliser les agences facilitatrices existantes comme par exemple Enterprise Mauritius. Et d’ajouter que lesdites agences ne communiquent pas assez pour être visibles et accessibles. «J’insisterai pour que les fonctionnaires de la SMEDA aillent visiter les PME et fassent un suivi régulier de leurs opérations. Il se peut que le petit entrepreneur dont le business est dans son arrière-cour a seulement besoin d’une réorganisation de son environnement de travail mais qu’il l’ignore. Nos inspecteurs seront là aussi pour cela.»

 

Les PME se plaignent toujours de la difficulté d’accès au financement. À quand l’entrée en opération de la SME Bank? «Ce sera pour la mi-juillet au plus tard. Mais il ne faut pas croire que cette banque distribuera de l’argent à tout-va», prévient-il. Il ne pense d’ailleurs pas que l’accès aux finances soit le principal problème. «C’est une partie de l’équation mais le plus important est la gestion générale du business et le marketing.»

 

Une chose est sûre : Kishan Servansing ne cautionnera pas la fabrication d’achards et de piments. Il trouve aussi impensable que 75 % de l’artisanat disponible dans les marchés et les boutiques d’hôtels soit de facture étrangère et de fabrication industrielle. Pour que cela change, il compte rencontrer les responsables de l’Association des restaurateurs et hôteliers de l’île Maurice pour leur demander d’ouvrir les boutiques d’hôtels à l’artisanat local.