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Santé : l’Etat recrutera 100 médecins

5 juin 2015, 20:58

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Santé : l’Etat recrutera 100 médecins

La machine est en route. L’Etat a pour projet de recruter une centaine de généralistes et de spécialistes de divers domaines de la médecine. Joint au téléphone, le ministre de la Santé, Anil Gayan, a indiqué que «la procédure est en cours», sans donner plus de détails.

 

Toutefois, une source laisse entendre qu’une demande a été faite en ce sens à la Public Service Commission et au ministère. Elle souligne que seuls les médecins chômeurs seront sélectionnés.

 

«Il est vrai qu’il y a plus de généralistes que de spécialistes chez les médecins chômeurs», soit 400 généralistes, précise-t-elle. Cet exercice de recrutement devrait permettre à quelques jeunes médecins de se faire une place dans la fonction publique. «Les avantages que représente le service public sont la garantie d’un salaire fixe et d’un fonds de pension, entre autres, alors que dans le privé, il faut travailler encore plus et il y a de la compétition», dit notre source.

 

Qualité de service

 

Pendant ce temps, le nombre de plaintes formulées par des patients au sein de certains hôpitaux ne cesse de croître. Diagnostics faussés, négligence médicale ou encore discours inappropriés... Selon le Medical Council, le problème viendrait, en partie, du fait que  plusieurs médecins ayant fait leurs études à l’étranger ont été exemptés de l’examen d’entrée leur permettant d’exercer – épreuve préconisée dans les amendements de la Medical Council Act.

 

«Tous ceux qui se sont enregistrés auprès du Medical Council avant décembre 2013 ont été exemptés de ces examens. Sur leur lieu de travail, ils sont bien entendu encadrés par leurs collègues et par des spécialistes. Toujours est-il que leur niveau n’a pas été évalué avant qu’ils puissent exercer dans les hôpitaux», a déclaré le Dr Baboo Servansingh, Chairman du Medical Council. Environ 150 médecins sont concernés par cette exemption.

 

Ces examens ont lieu deux fois par an. Sauf que pour l’heure, indique-t-il, le taux de réussite ne peut être jugé. Raison : il y a eu trop peu de candidats. À titre d’exemple, le batch de mai ne compte que deux candidats avec un taux de réussite de 81 %.

 

Tester la compétence

 

Selon le Dr Baboo Servansingh, «ce n’est qu’en septembre que nous aurons un batch de plus d’une centaine d’étudiants et que nous pourrons nous faire une vraie idée». Il précise que ceux qui passent par cette étape ne laissent aucun doute sur leurs compétences. Car, poursuit-il, le niveau est élevé et les contrôles très stricts. C’est un filtre qui marche lorsqu’il est appliqué, laisse-t-il entendre.

 

C’est en raison du nombre élevé de Mauriciens qui font leurs études à l’étranger et de médecins étrangers recrutés par le ministère que le Medical Council avait décidé de mettre en place ces examens. Ceux-ci visaient à évaluer le niveau des médecins avant de leur donner la permission de pratiquer.

 

Cependant, le Dr Servansingh fait ressortir qu’une erreur de diagnostic ne constitue pas forcément une erreur médicale, encore moins un cas de négligence. Un symptôme peut, souligne-t-il, renvoyer à plusieurs maladies. Certes, il est du devoir du médecin d’examiner toutes les possibilités et de prendre l’avis de spécialistes avant de se prononcer sur un diagnostic.

 

Pour des médecins du privé, le nombre élevé de plaintes formulées par des patients est dû à plusieurs facteurs. Ils font d’abord référence à un manque d’effectif. Du coup, certaines auscultations se font rapidement. «Puis, on ne peut nier qu’il y a souvent un manque de compétence chez certains médecins. Et ce n’est évidemment pas un mal qui touche uniquement le secteur public», conclut un spécialiste qui travaille à son compte.