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Intronisée vendredi: la présidente de la République racontée par ses proches

5 juin 2015, 10:57

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Intronisée vendredi: la présidente de la République racontée par ses proches
C’est un «trip down memory lane» qu’empruntent les habitants de la rue Cimetière, à Plaine-Magnien. Ils se souviennent de la jeune Ameenah Gurib qui a vécu dans cette rue. Après son mariage avec le chirurgien Anwar Fakim, elle a embarqué ses parents pour une nouvelle vie et tous ont déménagé pour Quatre-Bornes. Nous avons rencontré son père, Hassenjee Gurib, un instituteur à la retraite, âgé de 82 ans, alors qu’il s’apprêtait à récupérer le frère cadet, Salim Gurib, à l’aéroport. Il revient sur l’enfance et l’adolescence de son aînée.
 
«Ameenah s’est toujours démarquée par son intelligence et sa simplicité», affirme Hassenjee Gurib. Elle est née le 17 octobre 1962, dans la demeure de ses grands-parents maternels, les Durgauhee, à Surinam. Elle est le premier enfant d’Hassenjee et de Firdausse, une femme au foyer. Dans cette maison aux conditions modestes, Salim est né quelque temps après. Il est aujourd’hui un haut cadre à France Télécom, à Paris.
 

Hassenjee Gurib a inculqué des «valeurs inestimables» à ses enfants.
 
Ameenah Gurib a fait ses études primaires à St Patrice RCA, à Plaine-Magnien. Elle les a poursuivies au collège Lorette de Mahébourg jusqu’à la Form V. Dès son jeune âge, elle vouait une passion pour la médecine. Elle voulait  se faire médecin pour venir en aide aux plus démunis, mais la découverte de la chimie a tout changé pour elle.

Prise par ses études

L’adolescente a demandé son transfert au collège Lorette de Quatre-Bornes afin d’étudier la chimie comme matière principale. Elle passait son temps libre entre la broderie, le tricotage et le jardinage. «Le jardinage, c’est une affaire de famille. Elle a hérité de cette passion de son arrière-grand-mère maternelle», nous confie Fateema Gurib, sa tante.
 

Fateema Gurib confie que sa nièce a hérité de la passion du jardinage de son arrière- grand-mère.
 
Après son Higher School Certificate, la jeune fille s’envole pour l’université de Surrey. Après son diplôme, elle  décroche une bourse pour  un doctorat en chimie à l’université d’Exeter. Et enchaîne avec les stages en Angleterre et en Amérique. Son doctorat en poche, elle  rentre à Maurice où elle  prend de l’emploi comme professeur à l’université de Maurice. Elle est alors âgée de 25 ans. Un an après, elle épouse Anwar Fakim, le frère d’une camarade de classe.
 
«La soeur d’Anwar était dans la même classe qu’Ameenah. Elle ne ratait jamais une occasion pour partager ses espoirs qu'un jour Ameenah devienne sa belle-soeur, mais cette dernière était tellement prise par ses études qu’elle ne faisait pas grand cas de ce que disait son amie. Quand elle est rentrée au pays après ses études, elle a constaté qu’Anwar tenait à l’épouser», livre Fateema Gurib. De cette union sont nés Adam, 23 ans, et Imaan, 16 ans. Adam, qui se trouve à Kent, en Angleterre, pour des études en Art & Design, ne sera malheureusement pas présent pour la prestation de serment de sa mère.

«Je suis fier de ma femme»

Consultant en chirurgie à l’hôpital de Flacq, Anwar Fakim se retrouve, malgré lui, sous les feux des projecteurs. «Je suis fier de ma femme. Je suis fier d’elle pour avoir été choisie pour servir à ce niveau», affirme l’homme de 61 ans.
 
Les habitants de Plaine-Magnien ne manquent pas de partager des anecdotes à son sujet. «Enn zanfan extraordinaire. Elle a su garder cette modestie qui la caractérise», affirme son voisin Soranah Venkiah. Il se souvient encore du temps où Hassenjee Gurib transportait Ameenah sur sa petite mobylette pour qu’elle puisse se rendre au collège. «À l’époque, il y avait des problèmes de transport. Je la déposais à l’arrêt d’autobus près de l’aéroport et de là, elle prenait l’autobus pour se rendre à Mahébourg», avoue Hassenjee Gurib.
 
Eshan Naudally, un ami d’enfance, se souvient, lui, de l’intelligence dont faisait preuve Ameenah. «Son succès, moi, je l’attribue à son père. Il a inculqué des valeurs inestimables à ses enfants qui les ont, à leur tour, propagées. Hassenjee est toujours prêt à aider», soutient Eshan Naudally.
 
Une autre amie d’enfance, Nita Kowlessur, exprime, de son côté, sa confiance en Ameenah Gurib-Fakim. «Elle va toujours faire de son mieux, et cette fois-ci pour la République.»
 
Les habitants de la rue Cimetière, à Plaine-Magnien, sont d’autant plus fiers que dans cette rue se trouve la maison de deux hautes personnalités du pays. Celles d’Ameenah Gurib-Fakim et du gouverneur général de Maurice sir Dayendranath Burrenchobay.
 

La maison familiale, où la future présidente de la République a grandi.