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Santé: le quota de seringues à CUT coupé

31 mai 2015, 14:02

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Santé: le quota de seringues à CUT coupé

Alors que Maurice est citée pour avoir réussi à juguler l’incidence du VIH/SIDA, le ministère de la Santé a procédé, depuis janvier, à une réduction drastique du quota de seringues accordé au Collectif Urgence Toxida (CUT). Cette organisation non gouvernementale se demande si les autorités ne sont pas en train de remettre en question les programmes de réduction de risques, qui comprennent notamment le programme d’échanges de seringues et celui du traitement à la méthadone.

 

Si CUT se pose la question, c’est pour plusieurs raisons, comme l’expliquent Joëlle Rabot-Honoré et Kunal Naïk, respectivement coordonnatrice et chargé de plaidoyers de  l’association. La première raison est que, depuis décembre 2014, le ministère de la Santé s’est mis à réduire drastiquement le nombre de seringues qu’il offrait à CUT. «En décembre 2014, nous échangions environ 60 000 seringues et aiguilles neuves. En mars, nous n’avions droit qu’à 33 000 seringues. En avril, ce quota était de 25 000 seringues

 

Augmentation des toxicomanes traités

 

En sus de ce problème, le nombre de toxicomanes qui se shootent a augmenté. «De janvier à mars 2014, il y avait 700 bénéficiaires. Entre janvier et mars dernier, ce nombre est passé à 1 500», raconte Joëlle Rabot-Honoré. Cette hausse est attribuée à la décentralisation de la distribution de méthadone. Depuis janvier, celle-ci s’effectue entre 7 et 8 heures dans la cour de plusieurs postes de police. «Dans certaines régions, la caravane de distribution accuse du retard et cela retarde les bénéficiaires, qui risquent d'ètre renvoyés de leur travail», explique Kunal Naïk.

 

Cette nouvelle affluence des bénéficiaires sur les sites d’échanges de seringues s’explique aussi par le dosage de la méthadone qui, d’après les bénéficiaires, serait inférieure à la quantité habituellement fournie par le ministère de la Santé. La qualité du produit ne serait plus ce qu’elle était, déplorent-ils. «Les bénéficiaires se plaignent que, jusqu’à l’an dernier, ils tenaient le coup une journée durant avec la méthadone fournie. Or, depuis le début de l’année, bien qu’ils aient absorbé leur dose de méthadone le matin, à la mi-journée, ils ressentent les  symptômes de manque qu’ils pallient en recommençant à se shooter», affirme Joëlle Rabot-Honoré.