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Opposition: le paysage recomposé

24 avril 2015, 08:52

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Opposition: le paysage recomposé

Nouvelle configuration dans les rangs de l’opposition, à compter de ce vendredi 24 avril, au Parlement. Le Mouvement militant mauricien (MMM), qui avait jusqu’ici neuf députés – après le départ de Raffick Sorefan, Joe Lesjongard et l’expulsion de Jean-Claude Barbier –, se retrouve à sept députés, Alan Ganoo et Kavi Ramano ayant rejoint le camp des dissidents. Une fragmentation qui n’est pas sans conséquence. Dans l’immédiat, c’est l’agenda de la séance parlementaire du jour qui a été modifié.

 

Mahen Jugroo, Chief Whip, avance que suivant la démission d’Alan Ganoo et de Kavi Ramano, il a demandé que le Road Traffic Amendment Bill qui devait être présenté en première, deuxième et troisième lectures avant d’être adopté, soit interrompu après le discours du ministre des Infrastructures publiques. Le temps pour l’opposition de se stabiliser.

 

Le MMM amputé de cinq députés

 

Sur le long terme, l’on est en droit de se demander si l’opposition ne se retrouve pas fragilisée depuis que le MMM a été amputé de cinq députés. Pour Alan Ganoo et Joe Lesjongard, tout dépendra de l’attitude de chaque député en la circonstance.

 

«L’opposition ne sera pas nécessairement fragilisée si toutes les parties conjuguent leurs efforts contre un projet qui doit être contesté, par exemple. On peut marcher séparément mais se concerter par moments», précise Alan Ganoo. En revanche, il considère quec’est sur la prise de position des différents groupes de l’opposition que les dissidents pourront faire la différence.

 

«L’entente dépend beaucoup de Bérenger»

 

«Nous allons soutenir soit le PTr, soit le MMM, dépendant de la position adoptée et du contexte», fait ressortir le député Ganoo. Joe Lesjongard est, lui, d’avis que l’entente entre les différents fragments de l’opposition dépend beaucoup de Paul Bérenger mais surtout du Whip de l’opposition Rajesh Bhagwan.

 

«Il faut qu’il (NdlR : Rajesh Bhagwan) commence par se concerter avec nous. Il doit se rappeler que nous sommes aussi de l’opposition et cela ne s’arrête pas au MMM», soutient Joe Lesjongard. Ce dernier explique que depuis qu’il aquitté les rangs du MMM avec Raffick Sorefan, Paul Bérengern’a pas affiché son intention de travailler avec les autres membres de l’opposition.

 

«Paul Bérenger s’est toujours senti menacé par rapport à son poste de leader de l’opposition. Il l’est et il le restera, nous ne sommes pas là pour le défier. Mais on ne peut pas prédire l’avenir. Une chose est sûre, si Bérenger continue à faire des walk-outs, nous ne le suivrons pas», affirme le député Lesjongard.

 

S’il y a un député à qui peut profiter cette dissidence au sein du MMM, c’est bien Shakeel Mohamed, chef de file du Parti travailliste (PTr). À présent, ce parti compte toujours ses quatre députés contre le MMM qui en compte sept.

 

«Je voudrais aussi être PM»

 

D’ailleurs, Shakeel Mohamed se verrait bien en leader de l’opposition. «Évidemment que ça m’intéresse. Tout comme je voudrai aussi être Premier ministre. Comme n’importe qui veut une promotion dans son travail. Depuis les élections, il y a un gouvernement de transition qui s'est installé. Celui- ci mènera à une révolution, vers un nouveau leadership, pas seulement au niveau de l’opposition mais aussi au niveau du gouvernement», affirme le chef de file du PTr.

 

Shakeel Mohamed avance, toutefois, qu’il existe une ligne de consultations entre le PTr et les dissidents du MMM, tout comme c’est le cas avec les membres du gouvernement. Pour lui, l’éclatement du MMM au Parlement est plutôt une force puisque «le gouvernement se retrouve en face d’une opposition dont il ne pourra pas prévoir les faits et gestes et c’est un désavantage pour le gouvernement, stratégiquement parlant».

 

Quant à Paul Bérenger, il a tenu un bref point de presse à la fin de son bureau politique spécial, hier. Dans les grandes lignes, il affirme être indifférent à une éventuelle perte de son poste de leader de l’opposition. «Si li arrivé ? So what ? Mo pa attasé ar nanier. Nou attasé ar nou pays», a-t-il lâché d’un ton sec.