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Débat public: La Sentinelle questionne ce «2e miracle économique»

7 avril 2015, 11:03

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Débat public: La Sentinelle questionne ce «2e miracle économique»
«Un 3e boom économique est-il possible ?» C’est le thème choisi pour le coup d’envoi de la série de débats organisés par LSL Vidéo hier, samedi 4 avril, à la salle du conseil de la mairie de Port-Louis. Mené par Abdoollah Earally, responsable multimédia de La Sentinelle, le débat a réuni quatre panélistes: Philippe Forget, Georges Chung, Afsar Ebrahim et Rajiv Servansingh. L’objectif consistait à évoquer les conditions «endogènes et exogènes» nécessaires pour ce deuxième miracle économique annoncé.
 
En prélude au débat, les invités ont pu visionner un documentaire sur l’histoire économique de Maurice, réalisé par Axcel Cheney du groupe La Sentinelle: «L’apocalypse de James Meade n’a jamais eu lieu. Les crises, nous les avons toutes surmontées. Pourquoi et comment ? Maurice racontée par ses acteurs.» 
 
Concernant les conditions qui doivent être réunies pour passer à un nouveau palier de notre expansion économique, Philippe Forget s’est basé sur les chiffres de la productivité, extraits d’un article qu’il a rédigé en 2014. Selon lui, la productivité totale (la productivité main-d’œuvre et productivité capitale) de l’Inde a progressé de 5 % en moyenne durant ces six dernières années. 
 
La Chine par 9 % et Maurice a progressé par 0.1 %. «On doit être plus productif. Et on n’est pas plus productif. Le seul pays qu’on a pu battre est l’Afrique du Sud», affirme-t-il. Un deuxième tableau, qui parle de la productivité de la main-d’œuvre, résume le nombre de richesse produit par an, par employé. Maurice se trouvant derrière la Russie et la Grèce.
 
Un troisième tableau résume ce qui arrive à notre productivité nationale de l’économie totale. Selon lui, la productivité nationale est capitale si on a l’ambition d’atteindre un meilleur taux de productivité, une meilleure production nationale et un meilleur partage national. La confiance est aussi essentielle. Il faut aussi une part du rêve dans lequel il faut croire et d’autre part, mobiliser toute la nation. 
 
Pour Georges Chung, il faut amener la technologie à Maurice pour réaliser les grandes transformations de l’économie. «Le miracle peut ne pas arriver en 2016. Mais il va finir par arriver», avance l’économiste. Selon lui, le textile doit se réinventer aussi bien que l’agriculture avec ses 20 000 petits planteurs. «Il faut utiliser la technologie Intranet, Broadband, Cloud. C’est cette technologie qui va nous permettre d’augmenter par 10 %», suggère-t-il. Il confie qu’il faut également réinventer le secteur de l’offshore. «Dans chaque secteur on peut faire les choses différemment», dit-il.
 
Autre point avancé : l’innovation. «Si on peut innover dans chaque secteur basé sur la technologie, on donnera une plateforme à tous les secteurs de l’économie. Toutes ces conditions doivent être réunies si on veut avoir un miracle économique», explique-t-il.
 
Rajiv Servansingh est, quant à lui, peu convaincu de l'avènement d’un miracle économique. Selon lui, ce miracle ne va pas arriver en 2016. «On a besoin d’innovation. Il faut réunir un grand nombre de conditions pour le réaliser», affirme-t-il. Selon lui, la productivité est un facteur-clé de la croissance. «C’est la productivité et la formation qui vont nous permettre de faire un deuxième miracle économique. Nous avons tous les atouts. Je crois fermement dans le partenariat entre le secteur privé et le public», lance-t-il. Il est d’avis que la meilleure chose qui puisse arriver à Maurice est une «Afrique prospère». 
 
Pour Afsar Ebrahim, les Mauriciens ont un problème d’attitude. «On est en train de développer une culture de paresse. On doit avoir une économie 24/7. Les gens sont confortables avec ce qu’ils ont. Quand ils atteignent un seuil de revenu, ils sont contents», fait-il ressortir. 
 
A cela, Rajiv Servansingh réplique qu’il faut répondre à l’aspiration de la population, en trouvant le modèle auquel il pourra s’adapter et évoluer. Sont intervenus à l’heure des questions du public, plusieurs invités dans l’assistance, notamment, Jean Paul Arouff, rédacteur en chef de Business Mag, Jenny Pidial, CEO de Fit U Garment et Arvin Boolell du Parti travailliste.