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Pauvreté, égalité et éducation: le peuple attend le gouvernement au tournant

23 mars 2015, 06:00

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Pauvreté, égalité et éducation: le peuple attend le gouvernement au tournant

Quelle stratégie l’alliance Lepep va-t-elle adopter pour sortir de l’exercice budgétaire sans se brûler les ailes, trois mois après avoir pris la tête du gouvernement ? Pendant que la société civile a les yeux braqués sur ceux au pouvoir, espérant que ses attentes seront satisfaites, les syndicalistes, eux, anticipent une démarche «pro lepep» et des mesures concrètes en vue de réduire l’écart entre les riches et les pauvres.

 

Pauvreté

 

Selon les représentants des travailleurs du secteur privé, ces dix dernières années ont vu une croissance économique fondée sur la perte d’emplois et la précarité. Le syndicaliste Ashok Subron dénonce l’ancien régime qui favorisait, selon lui, la création d’emplois axée sur la main-d’œuvre bon marché importée.

 

«Vishnu Lutchmeenaraidoo osera-t-il remettre en question ce modèle ? Ou encouragera-t-il plutôt les investissements qui vont créer de l’emploi décent ?» se demande-t-il. Le syndicaliste affirme que c’est sur ces mesures que la société devrait juger le gouvernement.

 

Le Budget 2013, que Xavier- Luc Duval avait présenté, avait fait provision pour le déploiement de Rs 100 millions au ministère de la Sécurité sociale. Ce fonds devait aider quelque 8 000 familles vulnérables ne touchant pas plus de Rs 6 200 par mois.

 

Toutefois, lors d’une rencontre avec les organisations non gouvernementales (ONG), le ministre des Finances a évoqué un projet qui serait lancé sur une base pilote dans six poches de pauvreté, sans toutefois donner plus de détails.

 

Égalité des chances

 

Alors que le dernier Budget avait vaguement survolé le chapitre de l’égalité des chances, cette année, les attentes restent grandes dans ce domaine. Surtout sur le plan de la promotion de la femme.

 

«La société en a assez de voir des mesures annoncées que pour la forme. Pendant neuf ans, l’ancien gouvernement a fait semblant d’œuvrer pour la femme, déplore Reeaz Chuttoo, président de la Confédérationdes travailleurs du secteur privé. Il suffit de voir les statistiques. Plus de 100 000 postes offrent des salaires qui ne dépassent pas Rs 5 000 mensuellement et dans ces postes, les femmes sont présentes à plus de 80 %.»

 

Le syndicaliste soutient qu’il faut «mettre en place un mécanisme qui assure la distribution équitable de la richesse et non une approche politique anti-travailleurs qui profite au grand capital». Il craint que le gouvernement n’aille de l’avant avec des mesures similaires à celles proposées auparavant. L’ancien ministre des Finances Xavier-Luc Duval avait proposé l’allocation de Rs 100 000 au Back To Work Programme du ministère du Travail censé aider les femmes à reprendre du travail.

 

Éducation

 

Cette année encore, les ONG s’attendent qu’une attention particulière soit accordée aux enfants vulnérables. Rita Venkatasawmy du Centre d’éducation et de développement pour les enfants mauriciens souhaite que le budget accordé à ces associations soit augmenté. «C’est la responsabilité de l’État. Nous ne pouvons plus passer notre temps à faire des dossiers pour bénéficier de l’aide des entreprises», lance-telle. «De plus, les mamans qui s’occupent de ces enfants n’ont pas le treizième mois dû au manque de ressources.»

 

Les Budgets 2013 et 2014 avaient proposé le projet de repas chauds aux enfants issus des écoles des Zones d’éducation prioritaires. Projet qui a été abandonné après deux tentatives malheureuses. Au total, Rs 130 millions avaient été déboursées.

 

Un cachet supplémentaire de Rs 32 millions avait été alloué pour la construction de trois unités pour les enfants à besoins spéciaux et un budget de Rs 440 millions voté pour venir en aide à 9 000 enfants issus des régions pauvres.