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25e sommet Afrique-France: Débat tendu sur la gouvernance mondiale

31 mai 2010, 00:00

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25e sommet Afrique-France: Débat tendu sur la gouvernance mondiale

Les dirigeants africains font pression, à l''''ouverture du  25e sommet Afrique-France à Nice. Ils cherchent le soutien de Paris à un accroissement l’influence africaine dans les instances internationales. (Photo Les présidents Zuma et Bouteflika)

Au sein de ce Conseil, l''Afrique ne peut continuer à être la "cinquième roue de la charrette", a souligné, le lundi 31 mai, le président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou Nguesso. "Le Conseil de sécurité ne peut rester sans l''Afrique, tel qu''il a été décidé après la Seconde guerre mondiale", a-t-il ajouté sur France Info.

Le sujet suscite des discussions "agitées", avait reconnu dans la nuit le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, après une réunion de plus de six heures avec ses homologues africains. "On n''a pas trouvé de solution. On a trouvé la manière de commencer à se donner les moyens d''être plus réaliste", a-t-il expliqué à l''AFP et à la radio RFI.

La place de l''Afrique dans la gouvernance mondiale est l''un des grands thèmes qui devaient être discutés, à partir de lundi après-midi par le président Nicolas Sarkozy et 38 chefs d''Etat ou de gouvernement africains.

Selon plusieurs diplomates africains, la discussion a été "houleuse" dans la nuit, parfois "très dure". "La discussion a très mal démarré. Certains ont mis en cause la légitimité de la France à lancer ce débat", selon un diplomate gabonais.

L''Afrique, qui représente 27% des Etats membres des Nations unies, ne dispose que de trois sièges de membres non permanents au Conseil de sécurité, dont une réforme pour prendre en compte les nouveaux équilibres mondiaux est bloquée depuis des années. Ce Conseil est actuellement composé de cinq membres permanents (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France), puissances nucléaires dotées d''un droit de veto, et de dix membres non-permanents.

En 2005, les pays africains ont adopté une position commune sur cette réforme: ils réclament deux sièges permanents avec droit de veto et au moins deux sièges non permanents supplémentaires. A Nice, ils défendent cette position tandis que la France plaide pour un élargissement progressif, commençant par un siège permanent.

Dans le débat, les Tanzaniens et les Sud-africains étaient "les plus virulents", selon un diplomate africain.
Les chefs d''Etat, dont le sommet commence après un déjeuner entre Nicolas Sarkozy et son homologue sud-africain Jacob Zuma, devaient se saisir du sujet dans l''après-midi. Au cours de leur réunion qui s''achèvera mardi en milieu de journée, ils aborderont aussi les problèmes de terrorisme et de trafic de drogue, et les enjeux climatiques.

Dimanche soir, à ce sujet, "les Africains ont souligné l''assymétrie des profils: entre l''Occident pollueur et l''Afrique polluée à qui on demande en plus des efforts", a résumé un diplomate gabonais.

Parmi les chefs d''Etat présents au Palais de l''Acropolis de Nice, quadrillé par les forces de l''ordre, figurent le président égyptien Hosni Moubarak, co-président du sommet, et l''Algérien Abdelaziz Bouteflika, aux relations difficiles avec la France.
Seuls deux des 53 pays africains sont absents: le Zimbabwe, dont le président Robert Mugabe est en disgrâce internationale, et Madagascar, en pleine crise politique.

Ce 25e sommet, présenté comme celui du "renouveau", s''ouvre pour la première fois à des acteurs non-étatiques: parallèlement aux discussions politiques, se tiendront lundi cinq ateliers regroupant des représentants de 150 entreprises africaines et 80 françaises.

AFP