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Décorés de la République: comment sont-ils choisis ?

13 mars 2015, 21:33

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Décorés de la République: comment sont-ils choisis ?
G.C.S.K, G.O.S.K, C.S.K, O.S.K… On y perdrait son alphabet. Comme tous les ans, le président de la République a remis le 12 mars les plus hautes distinctions de la République à la crème de la crème des citoyens mauriciens. Cette fois, ils sont 97 à avoir reçu cet insigne honneur.
 
Toutefois, seuls quatre d’entre eux ont été faits Grand Commander of the Order of the Star and  Key of the Indian Ocean (G.C.S.K), l’équivalent mauricien de la Légion d’honneur en France ou du titre de chevalier en Angleterre. Il s’agit là du plus grand honneur qui puisse être conféré par la patrie à un citoyen. 
 
Les «Grands Commandeurs» de cette année sont, comme c’est souvent le cas, des membres ou des proches du gouvernement : Ivan Collendavelloo, ministre de l’Energie, Maya Hanoomanjee, première femme speaker de l’Assemblée nationale, Vishnu Lutchmeenaraidoo, ministre des Finances, et Showkutally Soodhun, ministre du Logement et des Terres. 
 
Les autres nouveaux membres de l’Ordre de l’étoile et de la clé, qui fut créé en 1992 lorsque Maurice devint une République, ont dû se contenter de médailles moins prestigieuses : Grand Officer of the Order of the Star and Key of the Indian Ocean (G.O.S.K), Commander of the Order of the Star and Key of the Indian Ocean (C.S.K), ou  Officer of the Order of the Star and Key of the Indian Ocean (O.S.K).

Prix de consolation

Sans oublier les médailles de mérite présidentielles, qui font presque office de prix de consolation face à leurs prestigieuses aînées. On compte parmi celles-ci la President’s Distinguised Service Medal (P.D.S.M.), la President’s Meritorious Service Medal (P.M.S.M.), le President’s Badge of Honour, et le President’s Certificate of Honour. On trouve également dans ce florilège d’honneur la President’s Long Service and Good Conduct Medal, réservée aux membres de la force policière, des services pénitentiaires et aux combattants du feu.  
 
Mais comment sont sélectionnés ces citoyens hors du commun ? Karl Offmann, ancien président de la République, a bien voulu nous éclairer à ce propos : «D’octobre à décembre, voire en début d’année, des noms de potentiels décorés sont proposés au bureau du Premier ministre. Ce sont des personnes qui ont apporté une contribution importante au pays dans différents domaines : sportif, socioculturel, politique, social…»

Critères de sélection

Cependant, il ne suffit pas d’envoyer un nom au PMO pour être certain que cette personne obtienne une palme. Des critères de sélection entrent également en considération, explique l’ancien chef de l’Etat : «Par exemple, on ne peut pas proposer le nom de quelqu’un dont on ne peut prouver la contribution à la cause». De plus, plus une personne est méritante et plus ses faits d’armes sont importants, plus la décoration reçue sera prestigieuse. Karl Offmann précise qu’il est rare que plus de cent élus soient choisis pour recevoir les honneurs de la République. 
 
Après avoir effectué des vérifications et fait sa sélection, le Premier ministre envoie sa liste de recommandations au président de la République vers le mois de février. Et si jamais certaines propositions ne font pas l’unanimité, le PM et le président en discutent durant leurs rencontres hebdomadaires. Est-il déjà arrivé qu’un président refuse de décorer une personne proposée par un Premier ministre ? Karl Offmann répond que chaque président a un devoir de discrétion à ce sujet.
 
En ce qui concerne les décorations réservées aux policiers, gardes-chiourme et sapeurs-pompiers, le procédé est légèrement différent. C’est en effet au commissaire de police d’établir une liste, laquelle est ensuite envoyée au PMO pour aval avant d’atterrir sur le bureau du président de la République.