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Le magistrat Neerooa lors du procès MedPoint: «Ceci relève du domaine du fantasme»

26 février 2015, 09:08

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Le magistrat Neerooa lors du procès MedPoint: «Ceci relève du domaine du fantasme»
«Je ne suis coupable d’aucun conflit d’intérêts dans cette affaire», a réaffirmé Pravind Jugnauth en cour intermédiaire hier, mercredi 25 février. Il n’a fait, a-t-il déclaré, que suivre une décision du cabinet avalisant l’achat de la clinique MedPoint
 
Le procès qui lui est intenté par la commission anticorruption dans l’affaire MedPoint a pris fin hier. Les magistrats Niroshni Ramsoondar et Azam Neerooa ont invité les avocats des deux parties à faire leur plaidoirie le 2 avril 2015.
 
Lors de l’audience, Pravind Jugnauth a affirmé n’avoir eu d’autre choix que d’approuver le projet du rachat de la clinique MedPoint par l’État pour la somme de Rs 144,7 millions. Cela, après que cinq autres cadres de son ministère, dont le secrétaire financier Ali Mansoor, ont signé le document. «C’est le cabinet qui en a décidé ainsi», a expliqué l’accusé.
 
Et lorsque l’accusation, représentée par l’avocat de l’ICAC, présente en cour, une correspondance émanant du Supervising Officer du ministère de la Santé, qui fait état de l’aval du cabinet pour le rachat de la clinique par l’État dans le but de mettre sur pied un hôpital gériatrique, Pravind Jugnauth sort de ses gonds. «C’est outrageant», s’insurge alors ce dernier qui se trouve impliqué dans ce scandale car la clinique en question appartenait à son beau-frère, le Dr Malhotra. 
 
Pravind Jugnauth s’en est ainsi pris à l’ICAC qui a, selon lui, induit la cour en erreur. Il n’a, ajoute-t-il, reçu que deux documents émanant du cabinet après une rude bataille juridique pour préparer sa défense.
 
À une question du magistrat, Me Kaushik Goburdhun, avocat de l’ICAC, a admis que l’accusation n’était pas en présence de ce document. Le magistrat Azam Neerooa a alors fait observer que l’accusation était en train de spéculer. «Ceci relève du domaine du fantasme», a-t-il lancé. 
 
Le ministre de la Technologie estime ainsi qu’il n’a pas bénéficié d’un procès équitable car l’ICAC n’a pas mentionné la présence d’un troisième document du cabinet qui était en sa faveur. Ce document n’a pas été communiqué à la défense mais se trouve, avec d’autres documents, dans le Red File produit par l’accusation.

L’alibi de Jugnauth confirmée par trois personnes

Pravind Jugnauth a, d’autre part, maintenu sa version, consignée dans ses dépositions. Il a affirmé qu’il s’est retiré du cabinet le 18 juin 2010, au moment où l’affaire MedPoint était au menu des discussions. Son alibi a été confirmé par trois témoins : les ministres Nando Bodha et Leela Devi Dookun-Luchoomun, et le clerk du cabinet Gianduth Ganjan. Ils ont précisé qu’ils étaient tous trois présents quand Pravind Jugnauth a réclamé la permission de Navin Ramgoolam, alors Premier ministre, de se retirer lors des délibérations sur le rachat de MedPoint.
 
Pravind Jugnauth a aussi indiqué avoir démissionné de son poste de directeur et secrétaire de la clinique MedPoint en 1994. Depuis cette année, il n’a adressé la parole ni à sa soeur Shalini ni à son beau-frère le Dr Malhotra. «Je ne suis pas en bons termes avec eux», a-t-il précisé.
 
Le procès intenté par la commission anticorruption à Pravind Jugnauth dans l’affaire MedPoint a pris fin hier. Les magistrats Niroshni Ramsoondar et Azam Neerooa ont invité les avocats des deux parties à faire leur plaidoirie le 2 avril 2015.