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Affaire Ramgoolam: une histoire de coïncidence ?

12 février 2015, 20:21

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Affaire Ramgoolam: une histoire de coïncidence ?

Affaire Roches-Noires, affaire Ramdhony, coffres-forts, Rolex, Banque de Maurice… Les ramifications autour de l’affaire Ramgoolam ont de quoi affoler les plus chevronnés des détectives privés. Certains se demandent notamment comment une enquête sur une soirée qui a mal tourné a pu mener la police à découvrir une véritable caverne d’Ali Baba à Riverwalk. Retour sur cet événement qui a tenu le pays en haleine : l’arrestation et la détention de celui qui était jusqu’à tout récemment le Premier ministre de l’île Maurice…

 

Tout commence lors de la campagne électorale, lorsque SAJ avait dit et répété qu’en cas de victoire de l’alliance Lepep, l’enquête sur l’affaire Roches-Noires serait rouverte. Une fois les élections dans la poche, l’histoire de cette soirée au campement de l’ancien chef du gouvernement n’a effectivement pas tardé à refaire surface, tout comme celle d’une Rolex volée au même endroit.

 

Une enquête à ce sujet avait été lancée début janvier, et parallèlement une autre sur le décès du détenu Anand Kumar Ramdhony en cellule policière à Rivière-du-Rempart, le 29 juillet 2011. Les interrogatoires des invités à la soirée de Roches-Noires, mais aussi des policiers qui ont arrêté le suspect Ramdhony et de ceux qui étaient en poste au moment de sa mort, se sont multipliés à une cadence accélérée. Mais aucun lien apparent entre les deux affaires n’a pour l’heure été dévoilé.

 

Entre-temps, les rumeurs commençaient à enfler à propos de l’ex-PM : il devait être interrogé incessamment à propos de la fête donnée à Roches-Noires.Avec plusieurs rendez-vous manqués avec la police plus tard, l’enquête semblait au point mort. Les limiers désiraient, semble-t-il, affûter leurs armes avant de recevoir un personnage d’un tel profil. Alors que Navin Ramgoolam leur lançait un vibrant :«Mone paré pou zot» !

 

Jusqu’au coup de théâtre du 6 février. Ce vendredi-là, les salles de rédaction des médias sont en ébullition. Après une soirée marquée par une quasi-émeute et le siège de la résidence Ramgoolam à la rue Desforges, l’ancien PM est arrêté dans le cadre de l’affaire Roches-Noires. La raison officielle est qu’il aurait menti en disant qu’il n’était pas présent à la fameuse soirée, ce qui constitue une entrave à la justice.

 

Et là, c’est la stupeur. Deux coffres remplis de billets sont découverts lors d’une perquisition chez lui à Riverwalk. Simple coïncidence ? Coup de chance de la police ? L’empressement des policiers à interroger l’ancien dirigeant, ce vendredi-là, et le fait que les forces de l’ordre aient repoussé cet interrogatoire à plusieurs occasions, font soulever quelques sourcils. Et la découverte du trésor de Riverwalk n’a fait qu’éveiller encore plus les soupçons.

 

Certains estiment que l’affaire Roches-Noires, qui ne roulait pas vraiment sur des chapeaux de roues, n’était qu’un prétexte pour mettre la main sur ces coffres. Les policiers étaient au courant de la présence de ces coffres et de leur contenu chez Navin Ramgoolam, raison pour laquelle il aurait été mis aux arrêts avec un empressement aussi soudain, clament-ils. Le fait que l’ancien PM fut sur le point de s’envoler pour Paris, le soir de son arrestation, joue aussi en faveur de cette hypothèse.

 

D’ailleurs, d’après certaines informations obtenues par l’express, un informateur aurait révélé l’existence de ces coffres aux enquêteurs. Le «corbeau» en question serait une personne très proche de l’ex-PM…

 

Quoi qu’il en soit, voilà comment les déboires judiciaires de Navin Ramgoolam ont commencé et pris des proportions autrement plus graves en l’espace de quelques heures,un vendredi soir