Un habitant de Palma road, Quatre-Bornes, s’est retrouvé avec les deux bras sectionnés après avoir porté secours à sa voisine. Des tapeurs l’ont agressé au sabre. À seulement quelques mois du mariage de sa fille, ce planteur de 49 ans est actuellement aux soins intensifs, dans un état jugé sérieux.

Le drame s’est produit, samedi, aux alentours de 20 h 30. Le frère de la voisine, propriétaire de la maison, a raconté  à l’express qu’une trentaine de personnes s’étaient rassemblées devant la maison de cette femme d’une quarantaine d’années. Elles l’insultaient. Parmi elles, celle-ci a pu reconnaître un «longaniste» qui rôde depuis plusieurs mois déjà à Quatre-Bornes.

Le longaniste était accompagné de tapeurs armés de sabres. «Nous avons téléphoné à la police pour demander une intervention mais quand les policiers sont arrivés, ils n’ont fait que parler aux tapeurs et ils sont repartis, bien que ceux-ci aient des armes sur eux», raconte le frère, un chauffeur de taxi.

Après le départ des policiers, la femme est sortie pour demander aux gros bras de partir tranquillement. «Ma soeur, mettant sa peur de côté, est sortie pour parler à ces gens. Elle leur a demandé de partir.» C’est là qu’ils ont commencé à faire voler les vitres en éclats.

Le planteur, un père de trois enfants, était chez lui quand il a entendu des bruits et sa voisine crier. Sachant qu’elle était avec sa mère âgée de 80 ans et des enfants en bas âge, il est sorti pour lui porter secours.

Peur des représailles

Mais dès qu’il a franchi le pas de la maison de sa voisine, les tapeurs se sont jetés sur lui. Ils l’ont tabassé puis lui ont tranché les bras à coups de sabre. Cet acte barbare s’est déroulé devant plusieurs habitants de Quatre-Bornes, qui n’ont rien fait par peur des représailles. Le longaniste, un jeune habitant de Mahébourg, se déclarait prêt à tout, se qualifiant d’intouchable.

«Il se disait prêtre mais il faisait du porte-à-porte dans la région et il déposait toutes sortes de choses servant à la sorcellerie, comme des limons. Il prétendait qu’il pouvait soigner les gens. Il demandait de l’argent. Nos soucis ont commencé quand on s’est mis à dénoncer ses pratiques auprès d’associations socioculturelles», raconte le chauffeur de taxi.

Le planteur, grièvement blessé, a été transporté à l’hôpital Victoria, à Candos, où il a subi une intervention. Sa famille est angoissée. «On ne sait pas s’il pourra réutiliser une partie de ses bras.»

Le chauffeur de taxi et ses proches se sont rendusau poste de Quatre-Bornes le samedi même pour porter plainte. Mais ils ont été surpris quand les policiers présents ont refusé leur déposition. «Nous avons dû nous rendre au poste de police de Rose-Hill accompagnés d’un avocat pour que les policiers nous prennent en considération.»

Notre interlocuteur compte poursuivre cette affaire. Il a ainsi porté plainte hier devant la Commission des droits humains contre l’attitude des policiers. Contactée, la police de Quatre-Bornes nous dit qu’elle n’a rien à voir avec cette affaire. Quant aux policiers de Rose-Hill, ils ne veulent pas en parler.

Des vidéos de cette scène horrible ont été tournées par les caméras de surveillance de la maison et d’un commerce voisin. Les victimes comptent les remettre à la cour.