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Paiement de primes: sucriers et syndicats s’affrontent

5 décembre 2014, 15:23

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Paiement de primes: sucriers et syndicats s’affrontent

Après la grève dans l’industrie sucrière, voilà que sucriers et syndicalistes s’opposent sur le paiement de la prime d’assiduité et d’ancienneté ainsi que de la prime annuelle de présence. Pour les membres de la Mauritius Sugar Producers’ Association (MSPA) et pour le ministre du Travail, c’est clair que les travailleurs ayant participé à la grève ne peuvent bénéficier de ces primes ; pas pour les syndicalistes, en revanche.

 

Le Joint Negotiating Panel (JNP) a servi une mise en demeure en ce sens à la MSPA avant-hier, mercredi 3 décembre. Son argument? «Selon un accord datant de 1994 entre le JNP et la MSPA, la participation à une activité syndicale ne peut être comptée comme une absence pouvant rendre les grévistes inéligibles à ces deux primes.»

 

«Et dans l’article 31 de l’Employment Relations Act, il est dit qu’une grève légale compte parmi les activités syndicales», explique le négociateur syndical Ashok Subron.

 

De son côté, la MSPA affirme qu’elle ne compte pas payer les primes. «La section 83 (2) de l’Employment Relations Act préconise que l’employé participant à une grève légale n’a droit à aucune rémunération pendant cette grève, ce qui inclut de facto tout paiement de bonus ou de prime lié aux journées de travail non réalisées pendant cette même grève», fait valoir la MSPA par le biais d’un communiqué.

 

Idem pour Shakeel Mohamed qui argue que les syndicalistes avaient agréé au cours des négociations que ces paiements n’allaient pas se faire. «Ils avaient inclus une clause demandant que les employés aient leurs primes mais la MSPA l’avait refusée. C’est là que les syndicalistes ont accepté de l’enlever de l’accord», soutient le ministre du Travail.

 

En revanche, Shakeel Mohamed avance, lui, que la grève légale n’est pas considérée comme une activité syndicale. «Ce n’est pas dit dans la loi», déclare le ministre.

 

Interrogé à ce sujet, Ashok Subron se dit étonné de sa réponse. «Comment un ministre du Travail qui est un avocat de profession peut ne pas connaître cette clause qui reconnaît qu’une grève légale est bel et bien une activité syndicale?»