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Inlassable quadrillage de Port-Louis

1 décembre 2014, 14:12

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Inlassable quadrillage de Port-Louis
 
 
Jamais fatigué de la cité. Yeshen Gunnoo affiche 25 ans de peinture au compteur. Tout ce temps à arpenter la ville. Au point que ses pas sont presque gravés sur les trottoirs où il installe son chevalet, pour délayer l’âme de la ville∂ dans l’eau de ses aquarelles.
 
 
C’est une cinquantaine de toiles, regroupées sous le titre Port-Louis, une histoire, que Yeshen Gunnoo exposera du 3 au 9 décembre, à l’Oxygen Insurance Shop, rue de l’Intendance, à Port-Louis.
 
 
Face à la ville qui se transforme, qu’est-ce qui attire encore l’oeil du peintre ? C’est l’âme de la capitale qu’il sonde. Avec un penchant pour la superposition de la modernité et du patrimonial. Si les gratte-ciel font de l’ombre aux bâtisses anciennes, l’essentiel reste, «le vieux Port-Louis».
 
 
Son architecture, bien sûr, qui, au fil de l’évolution du peintre, est «plus détaillée». Des bâtisses parfois abandonnées que le plasticien a peintes aujourd’hui, mais avec son regard d’hier. Au final: «Il y a des fenêtres qui sont en réalité fermées, mais que moi j’ai ouvertes dans les tableaux. Pareil pour certains commerces.» Des maisons délaissées qui, grâce au coup de pinceau de Yeshen Gunnoo, ne sombrent pas totalement dans l’oubli.
 
 
Besoin vital
 
 
Tout comme les gens. Saisis en train de manger des pistaches, à la rue de l’Intendance. Ou assis sur des perrons occupés à lire un journal. «Je crois que mes dix prochaines années à Port-Louis seront plus intéressantes», affirme le peintre.
 
 
Car descendre en ville pour ce Vacoassien est vital. S’il n’y passe pas ses huit heures par jour, presque tous les jours, voilà le peintre à plein-temps, en état de manque. Lui qui ne s’y rend pas forcément pour peindre, mais pour y vivre aussi. Exemple: «Si je dois aller à la banque, je n’irai pas à la succursale de Vacoas, mais à Port-Louis.»
 
 
En 25 ans, il en a fait des compromis, sur le plan personnel, avec son épouse. Sur le plan professionnel, pour obtenir des soutiens financiers. Sa présente exposition bénéficie du parrainage de la Swan Insurance. Avec une constante: ne pas s’associer à d’autres peintres qui descendent également à Port-Louis pour mélanger leurs couleurs sur place. Pour éviter d’être influencé. Pour ne pas suivre une école de pensée. Et développer un style qui lui est propre.
 
 
En marge de l’exposition, sera lancé un livre au titre éponyme. «Pendant 25 ans, il y a des gens qui m’ont vu peindre et qui ne sont jamais entrés dans une galerie pour voir mes expositions». Avec ce livre, un répertoire d’oeuvres nouvelles et anciennes, Yeshen Gunnoo espère toucher ce public-là.