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Ce Port-Louis parti en fumée

17 novembre 2014, 14:01

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Ce Port-Louis parti en fumée
Port-Louis brûle-t-il ? Dans la nuit du 23 au 24 juillet 1893, oui. Un an auparavant, un ouragan est déjà passé par là. L’incendie lui, ravage entre autres, les rues La Chaussée, Jemmapes, d’Entrecasteaux, l’exrue du Rempart aujourd’hui connue comme Edith Cavell. «C’est le coeur économique de la capitale qui prend un coup», explique Emmanuel Richon, conservateur du Blue Penny Museum.
 
Pour cette nouvelle exposition temporaire, le musée du Caudan sort des cendres un Port-Louis à la toute fin du 19e siècle. Intitulée «1893, Fire fighters», l’exposition regroupe une vingtaine de photos inédites et émouvantes, une grande échelle, d’anciens casques de pompiers, une machine à faire du gaz carbonique et même des factures de magasins réduits en cendres. L’ensemble sera visible jusqu’au 21 février 2015.
 
 
Pièce de résistance pour commencer la visite : le monumental ancien Control Panel de la caserne des pompiers de la capitale. Fabriqué localement, en bois de teck, sur un modèle anglais. Avec ses repères en cuivre qui indiquent les alarmes placées dans une série de rues. «Je l’avais découvert il y a 15 ans chez les pompiers.» Une relique démontée et restaurée par le Blue Penny Museum, qui date d’avant la démocratisation du téléphone. Soit vers 1906-7, date de construction de la caserne de Port-Louis, aujourd’hui en décrépitude. Les dégâts de cet incendie avaient été chiffrés à plus de Rs 900 000, une véritable fortune, pour l’époque.
 
 
Les photos, très parlantes, sont celles du collectionneur Baptiste Urbini. Malgré la désolation qui s’étale dans plusieurs d’entre elles, cela ne les empêchent pas de raconter Port-Louis au passé. Parmi, ce cliché montrant la rue La Chaussée avant l’incendie, avec ses carrioles et au fond, les multipliants du Jardin de la Compagnie. D’autres clichés montrent des Écossais en kilt appartenant à un régiment en poste dans l’île durant cette période. Une petite collection qui pourrait à l’avenir servir à créer un musée des pompiers. Et sauver un pan de patrimoine des flammes de l’oubli.
 
*1893, Fire fighters. Exposition gratuite au Blue Penny Museum jusqu’au 21 février 2015.