Publicité

Dans le jardin… d’Anat

25 octobre 2014, 11:55

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Dans le jardin… d’Anat

S’il a pu surmonter son addiction à l’alcool, c’est en grande partie grâce à son amour pour son métier, le jardinage, qu’il pratique chez la famille Noël, à Floréal. Un témoignage rehaussé par les plantes qui font sa fierté et sa joie.

 

L’une des vertus du jardinage est qu’il aide celui qui s’y adonne à aimer la vie pour tout ce qu’elle a de beau à offrir. L’éclosion d’une fleur attendue depuis une année, le fait de pouvoir récolter et partager le fruit de ses efforts dans un potager font partie des éléments gratifiants qui accompagnent bon nombre de personnes dans leur démarche de reconstruction personnelle. Tel est le cas d’Anat, jardinier chez les Noël, à Floréal.

 

Aidé de son collègue Sanjay qui est par ailleurs son compagnon de pêche, Anat entretient quatre heures par jour, du lundi au vendredi, dès sept heures, ce magnifique jardin où s’épanouissent de nombreuses plantes florales de Maurice et d’ailleurs ainsi que des légumes. Le jardinier, âgé de 56 ans, marié et père de deux filles, nous confie, rayonnant, qu’il a aussi la joie d’avoir deux petits-enfants. Son bonheur, cet homme qui a longtemps lutté contre un problème de dépendance à l’alcool a voulu en parler ouvertement car grâce à l’amour de son métier et à la confiance et au soutien de ses employeurs, il a pu s’en sortir et retrouver la dignité. Les différentes tâches que nécessite le jardinage, nous dit-il, l’occupent et lui apportent surtout beaucoup de plaisir et de satisfaction. C’est sans peine que nous le croyons lorsqu’il nous montre l’une de ses fleurs favorites du jardin, l’amaryllis blanche. «Mo donn li so delo, mo kares li», nous dit l’homme affectueusement.

 

À l’arrière de la maison, en contrebas, Anat franchit avec nous l’arche qui donne sur le potager. Les légumes et herbes aromatiques – chou, brocoli, ‘brèdes blancs’, roquette, carottes, laitue, betteraves, haricots ‘pâles’, basilic et céleri, entre autres – y côtoient dans un joyeux mélange des lys de Saint-Joseph sur le point de fleurir. Ils nécessitent, nous explique Anat, d’être arrosés matin  et soir. À l’extrême gauche, des amaryllis rouges (photo 1) ont un aspect velouté que le jardinier apprécie particulièrement.

 

photo 1)

Doux parfum

 

Au centre du potager, un Brunfelsia uniflora (Yesterday-Today-Tomorrow) répandun doux parfum qui se mêle agréablementaux effluves des plantes potagères. Il estentouré d’amaryllis orange et blanches striées de rouge et de petites hémérocallesjaunes (photo 2). Le jardin compte unedouzaine de variétés de ces liliacées donttrois se distinguent par leur rareté : outre lajaune, nous voyons plus loin une pourpre etblanc à bords frisés (photo 3) et une pourpreà gorge verte. Pour protéger les légumes des oiseaux, le jardinier a suspendu çà et là, entre les cultures, des CD – une manièreefficace de recycler ces objets (photo 4).Surplombant le potager et longeantles marches vers une ancienne roseraie,des agapanthes – appelées à Mauricenovembriers – attirent déjà de leursombelles bleues regards et abeilles (photo 5).L’emplacement autrefois réservé aux roses,où nous descendons, accueille désormaisdes glaïeuls aux délicates inflorescences.Non loin, se dressent des roses trémières  (photo 6), jolies malvacées que l’on voit pourtant de moins en moins. Alors que nous nous apprêtons à pénétrer dans une autre partie du jardin, en levant les yeux, des fleurs mauve clair, haut perchées, attirent notre attention. Ce sont celles d’un Dahlia imperialis (dahlia en arbre), venu du Mexique, à la taille surprenante (photo 7).

photo 2)

 

photo 3)

 

photo 4)

 

photo 5)

 

photo 6)

 

photo 7)

 

La prochaine zone est celle des camélias. Ramenées d’Australie, huit variétés sont cultivées chez les Noël. Leur floraison vient malheureusement de se terminer et nous ne pouvons en apprécier que quelques sublimes vestiges (photo 8).

photo 8)

 

En prenant congé d’Anat et de nos hôtes, un joyau nous attend dans le bassin du vestibule : un magnolia blanc, fraîchement cueilli et flottant sur l’eau, dans toute sa splendeur (photo 9). Enfin, devant la maison, un Clivia miniata orange vif (photo 10) nous guide vers un pan de forêt indigène parsemé d’azalées et d’iris d’Afrique du Sud (Dietes grandiflora) (photo 11). Autant de merveilles indissociables du jardinier qui s’en occupe et de son sourire, porteur d’espoir.

 

photo 9)

photo 10)

 

photo 11)