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Le labyrinthe: Hunger Games revisité

12 octobre 2014, 08:12

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Le labyrinthe: Hunger Games revisité

RÉSUMÉ

 
Un adolescent se réveille complètement amnésique dans un vieil ascenseur qui l’emmène vers le haut. Il se retrouve ainsi au milieu d’un immense pré entouré de tous les côtés par un mur gigantesque. D’autres garçons viennent l’accueillir. Ils sont une cinquantaine à peu près, ils ont à peu près son âge et ils sont contents de le voir, car avec chaque nouvel arrivant viennent aussi de nouvelles provisions. Ils se sont appelés les «Blocards» et se sont organisés, supplémentant les provisions avec un potager et un peu de bétail. Les plus anciens sont là depuis deux ans et aucun d’eux ne se souvient de sa vie d’avant. Le nouvel arrivant apprend qu’au-delà des murs se trouve un gigantesque labyrinthe dont la configuration change toutes les nuits. Seuls les plus habiles, appelés les «coureurs» sont autorisés à y pénétrer et ils doivent rentrer avant que les portes ne se referment automatiquement à la tombée de la nuit. Car alors, les «griffeurs», des monstres faits de chair et de métal, patrouillent le labyrinthe et ceux qui les croisent sont retrouvés morts ou gravement blessés au petit matin…
 

LA NOTE : 7/10

 
Depuis le triomphe remporté par les adaptations de grandes sagas littéraires pour mômes ou ados (on pense à Harry Potter et Twilight), Hollywood n’a de cesse de scruter les linéaires des librairies afin de dénicher la perle rare qui leur apportera un succès sur un plateau d’argent. Depuis l’énorme écho remporté par la saga Hunger Games, ce sont surtout les dystopies qui deviennent tendance comme l’a prouvé récemment Divergente et comme s’apprêtent à le faire The Giver et ce Labyrinthe qui nous occupe. Librement adapté d’une trilogie écrite par James Dashner à partir de 2009, ce nouveau produit labellisé pour djeuns est sans doute l’une des meilleures déclinaisons de Hunger Games grâce notamment à l’implication du réalisateur Wes Ball, remarqué par ses nombreux courts-métrages à la fois audacieux et préfigurant un univers fantastique qui trouve enfin sa cohérence dans ce premier long.
 
Dire que l’ensemble brille par son originalité serait mentir tant l’intrigue rappellera à tous les adultes des oeuvres telles que Cube de Vincenzo Natali ou encore tous les films de SF de ces dix dernières années. Pourtant, l’intelligence du réalisateur est de nous plonger directement dans l’action, sans jamais relâcher la tension, tout en jouant avec une certaine habileté des mythes ancestraux et des peurs primales inscrites en chacun de nous. Ainsi, quel être humain ne serait pas stressé à l’idée de se retrouver enfermé dans un labyrinthe hanté par un monstre sanguinaire, tel Thésée aux prises avec le Minotaure ?
 
Les auteurs ont ajouté à cela des créatures arachnides qui pourchassent les jeunes prisonniers, ramenant ainsi chacun de nous au stade de proie pouvant succomber à chaque instant sous les coups d’un prédateur à la forme inquiétante. Et de fait, Wes Ball s’y entend pour trousser quelques belles séquences angoissantes à l’intérieur du labyrinthe, évitant même intelligemment l’écueil du film de couloir. Si les jeunes acteurs sont plutôt convaincants, on peut regretter le manque de profondeur de certains personnages (à quoi sert exactement l’unique protagoniste féminin ?) qui n’ont l’air d’être là que pour servir de victimes aux arachnides.
 
Tendu, mystérieux à souhait, le long-métrage intrigue donc jusqu’à son dernier quart d’heure où les twists pleuvent afin de répondre à chaque interrogation du spectateur. Dès lors, le film perd un peu de sa superbe puisque les réponses apportées sont forcément plus décevantes que ce que l’on avait imaginé initialement. De plus, les auteurs oublient définitivement toute forme de vraisemblance en cherchant à expliquer tous les ressorts de l’intrigue. Malgré ces menus défauts, la fin donne tout de même envie de connaître la suite, signe que le contrat a été grandement rempli. Au final, on regrette donc le manque de personnalité de ce pur produit hollywoodien puisque rien ne le distingue vraiment du tout-venant, que ce soit la musique interchangeable, les effets spéciaux déjà vus mille fois ou encore des acteurs adolescents passe-partout. Pour espérer marquer durablement les esprits, il faudra que le studio fasse preuve d’un peu plus d’originalité et de folie lors d’un deuxième chapitre qui ne devrait pas tarder puisque le succès est d’ores et déjà au rendez-vous aux States. À vrai dire, on ne s’en plaindra pas !
 

Bande Annonce

 
FICHE TECHNIQUE
Titre original : The Maze Runner
Genre : Science fiction - action
Durée : 1 h 55
De : Wes Ball Avec : Dylan O’Brien, Aml Ameen, Thomas Brodie-Sangster, Kaya Scodelario, Will Poulter, Ki Hong Lee
Salles : Star Caudan, La Croisette, Bagatelle