Publicité

Le marchand de halim de Vallée-Pitot

12 octobre 2014, 11:37

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Le marchand de halim de Vallée-Pitot

Vendredi soir, c’est à mon tour de faire la cuisine. Mais après une semaine de dur labeur, je dois avouer que la paresse est  plus forte que la cuisson : je n’ai pas le coeur à l’ouvrage.  Heureusement que mon petit frère est là et peut me servir de prétexte : je n’ai qu’à prétendre vouloir préparer des margozes et voilà qu’il se met tout de suite à insister pour avoir du halim ! Où en trouver à cette heure ? C’est au grand frère de se montrer utile cette fois. Il sait toujours où en trouver, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Alors direction Vallée-Pitot, sur la grande-rue, chez le marchand de halim.

 

 

HEURE : Il est presque 17 heures. Impossible de rater le marchand, avec le nombre de clients qui s’agglutinent autour de lui. Pas de nom qui rime, peint sur le tricycle, ici on fait dans le simple et direct : on y vend du halim, on écrit donc seulement halim. Le marchand est idéalement placé, devant une petite boutique très fréquentée, à côté de la pharmacie de Vallée-Pitot, vis-à-vis de la mosquée et, de surcroît, sur la route qu’empruntent bon nombre de gens pour aller vers le Champ-de-Mars.

 

AMBIANCE : Inutile de chercher une place pour s’asseoir et manger à son aise. L’espace est plutôt restreint, avec un seul banc et une table. On risque d’attendre jusqu’à demain. De toute façon, ici c’est surtout le take-away qui prime. Quelques jeunes sont assis devant leur bol fumant. En bons citoyens mauriciens, ce sont des experts en ce qu’il s’agit de politique. Ils discutent des grandes réunions prévues pour dimanche et surtout d’un certain monsieur qui n’a plus toutes ses dents. Devant le tricycle du marchand, les gens font la queue et attendent patiemment d’être servis.

 

SERVICE : Pas de sourire ni de longues discussions avec les clients, car le monsieur doit se concentrer sur le service. C’est clair, bref, concis. Il veut seulement savoir  combien de bols on prend, car ici, le choix est pour le moins inexistant. Du halim, il y en a une seule variété,  une seule : ce sera halim à la patte de boeuf. Si l’on veut autre chose, faudra repasser... ou pas .

 

REPAS : Pas de boisson, ni de dessert pour accompagner le plat. Pour les  accompagnements, il faut voir à l’intérieur de la boutique. On reçoit donc notre commande dans un conteneur en plastique que je me promets de recycler et nous prenons chacun un morceau de pain. Verdict : le halim tout chaud est délicieux, même si les morceaux de patte de bœuf promis n’y sont pas si nombreux. Le tout est agrémenté de rondelles d’oignons frites et de ciboulettes fraîches. On note des effluves de menthe et de citron qui donnent beaucoup plus de goût à ce potage très mauricien. Le point bonus, cependant, est la petite salade de concombre qui accompagne le plat. Le goût frais et zesté du concombre finement râpé ajoute du peps. Et bien sûr, tout marchand qui se respecte se doit de proposer une bonne pâte de piment à ses clients. Celle-ci pique et brûle la langue, mais donne l’appétit pour tout finir.

 

VALUE FOR MONEY : À Rs 50 par personne, en ajoutant à cela 2 litres de soft drink bien glacés achetés à côté, ce n’est pas cher payé… surtout pour ne pas avoir eu à cuisiner moi-même ! 

 

PROCHAINE VISITE : Mes frères reviendront certainement la prochaine fois que je décide de préparer un plat qu’ils n’aiment pas. Mais pour cela, il faudra attendre que je m’ennuie en cuisine.

 

Note : 6/10