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Grand-Gaube: Steve Mariette, un charpentier de marine fier comme un oiseau

23 juillet 2014, 18:13

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Grand-Gaube: Steve Mariette, un charpentier de marine fier comme un oiseau

Depuis tout jeune, Steve Mariette a une passion dévorante pour les bateaux. Il s’est donc tout naturellement tourné vers le métier de charpentier de marine une fois adulte. Aujourd’hui âgé de 34 ans, cela fait vingt ans qu’il le pratique.

 

Passionné de la mer, il est lui-même propriétaire de deux pirogues. L’une, faite uniquement de bois, est traditionnelle. Sponsorisé par IBL, ce bateau lui permet de participer à différentes régates autour de l’île. L’autre, en fibre de verre, lui permet d’emmener ses amis se promener au large.

 

De par son métier, il participe chaque année à l’organisation de régates. Il a débuté dans ce secteur comme apprenti. Il avait alors 16 ans. Il continue à pratiquer le métier avec la même ardeur. Il note toutefois que les choses ont beaucoup évolué ces dernières années.

 

Notre homme est marié à Michaella, qui lui a donné trois fils : Jerrison, Mitch et Jason, âgés entre cinq et douze ans. Nous l’avons rencontré en pleine action, dans son atelier situé au fond de sa cour. Le lieu est rempli de poussière.

 

«Avan ti ena enn lot plezir kan nou ti pe ranz bann bato avek dibwa. Aster travay la fer plis ar fib de ver», dit-il. Il confie qu’il est venu à ce métier grâce à lafamille de celle qui allait devenir son épouse : «Dan so fami, zot tou ti pe fer samem. Kan monn get zot travay, mwa osi monn interese ar sa», raconte-t-il.

 

C’est ainsi qu’il a fait ses premières armes chez l’oncle de son épouse, Francisco Cangy. Ce dernier était un charpentier de marine réputé. «Monn aprann boukou ar li», reconnaît Steve, qui a passé dix ans sous la férule de son patron avant de s’installer à son propre compte.

 

Il ajoute également que le métier était jadis beaucoup plus intéressant. «Avan, nou ti pe al rod bann pie kouma pie zak. Lerla nou aste pie la, nou koup li e nou transport dibwa la isi pou travay li.» Il ajoute que la fabrication d’une pirogue en bois d’une quinzaine de pieds prenait en moyenne sept à huit mois. Tandis que maintenant, celles en fibre de verre de la même dimension se fabriquent en trois ou quatre semaines.

 

Comme tout autre métier, celui de charpentier de marine a également des hauts et des bas. «An iver, travay pli marse parski souvan peser pa sorti, lerla zot kit zot bato pou reparasyon», explique Steve. Il est également sollicité à l’approche des régates. Par ailleurs, Steve trouve que des jeunes s’intéressent de moins en moins à ce métier. «Kouma ou trouve, travay la dan lapousyer, lapousyer ranpli kot mwa. Ou bizin ena boukou pasyans», dit-il.

 

Notre homme ne se fait cependant pas de souci pour la relève. Il pense que son fils Mitch, âgé de dix ans, va probablement suivre ses traces. «Dan vakans li bien donn mwa koudmin ek kouma li sort lekol li rant dan latelye», confie-il avec le sourire.

 

Après tant d’années dans ce domaine, Steve rêve de pouvoir moderniser son atelier et d’y installer de nouveaux équipements. «Pou lemoman mo pa tro kontan, parski fer plin la pousyer», dit-il, dans l’espoir de pouvoir travailler dans de meilleures conditions.