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Les hôtels mauriciens coûtent-ils cher?

21 septembre 2014, 20:41

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Les hôtels mauriciens coûtent-ils cher?

Les sites hotels.com et travelcnn.com ont classé Maurice à la deuxième place des 10 pays les plus chers en ce qui concerne la réservation d'une chambre pour les Anglais. Maurice se trouve derrière Oman et devant la Suisse dans ce classement. Qu’en est-il en réalité: les forfaits proposés – hébergement, excursions et transferts – sont-ils trop élevés aux yeux des étrangers?

 

«Tout est relatif», nuance Gregory de Clerck, président de l’Association des hôteliers et restaurateurs de l’île Maurice (AHRIM). «Un rapport du marché français démontre clairement qu’une nuit d’hôtel à Maurice est vendue en moyenne à 161 euros, contre 363 euros pour les Maldives, 293 euros pour les Seychelles et 200 euros pour Monaco et Oman également», fait-il valoir.

 

Le président de l’AHRIM souligne qu’hotels.com construit un indice de prix sur la base des transactions passées sur son site. Par conséquent, si Maurice y est référencée, les indicateurs sont liés aux ventes faites sur Maurice par les hôtels ayant utilisé le site hotels.com. «Dans le cas de travelccn.com, le classement ne concerne que le marché des voyageurs anglais», se défend-il.

 

Gregory de Clerk soutient que, selon les pratiques commerciales établies sur des marchés spécifiques et auprès de certains voyagistes, les hôtels mauriciens sont plus souvent loin d’être chers. Le recours à des systèmes de revenue management, des politiques repensées de pricing et la montée en puissance des réservations en ligne sont autant de mécanismes qui prouvent que les établissements hôteliers à Maurice savent s’adapter. «Nous ne figurons certainement pas parmi les destinations les moins chères au monde, mais nous sommes tout de même abordables pour les segments que nous visons», plaide Gregory de Clerck.

 

Le segment visé, là est toute la question. «Si nous continuons à vendre la destination de façon à attirer la clientèle moyenne, c’est certain que nous allons attirer une clientèle de cette gamme qui n’a pas forcément les moyens de dépenser comme avant», analyse Sen Ramsamy, Managing Director du Tourism Business Intelligence et ancien président de l’AHRIM. Selon lui, tout est une question de planification, de stratégie et de positionnement.

 

C’est aussi la valeur qualité-prix qui entre en jeu, selon le directeur du Tourism Business Intelligence. Sen Ramsamy déplore la qualité de service qui semble s’être détériorée au fil des années. «Les visiteurs ont tendance à comparer Maurice aux destinations concurrentes. S’il y a une baisse de la qualité de service, nos hôtels seront forcément considérés comme chers.»

 

Le constat reste toutefois contradictoire, comme le précise Sen Ramsamy. «Il faut savoir lire la réponse dans la croissance soutenue du secteur informel. D’un côté, on parle de baisse des dépenses moyennes par touriste, et de l’autre on dit que Maurice est une destination chère. Il y a là un message fort pour les responsables de ce secteur, tant publics que privés, et que je me suis fait un devoir de signaler depuis longtemps déjà.»