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Tourisme: l’expertise mauricienne recherchée aux Comores

26 août 2014, 19:23

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Tourisme: l’expertise mauricienne recherchée aux Comores

Anjouan, île autonome de l’Union des Comores. C’est ce «terrain vierge» que les investisseurs mauriciens sont appelés à exploiter par l’entremise de son gouverneur, Anissi Chamsidine. En visite actuellement à Maurice, ce dernier soutient qu’il y aurait plus particulièrement des opportunités attrayantes pour les opérateurs touristiques locaux.

 

«Maurice et Anjouan se connaissent à peine et nous aimerions vraiment partir de ce canal de coopération décentralisée pour venir présenter les Comores, particulièrement Anjouan, aux Mauriciens», a déclaré le gouverneur. Ce dernier mise, entre autres,sur l’expertise mauricienne dans l’industrie touristique. Il y a, certes, de belles cartes à jouer. L’African Economic Outlook 2014 soutient que :«Des possibilités existent pour la mise en valeur du tourisme aux Comores», et de poursuivre que «cette année, la tendance haussière du taux de croissance de 3,8 % des Comores se poursuit, principalement tirée par le tourisme et l’hôtellerie, entre autres.»

 

Anjouan a d’autant plus sa place sur la carte touristique parmi les îles des Comores. La région de Moya au sud de l’île possède d’ailleurs l’unique structure hôtelière, selon le site du Tourisme comorien.

 

De plus, Mjoumbi, autre région de l’île, dévoile, elle, un potentiel à haute valeur ajoutée pour le tourisme. Les visiteurs peuvent bénéficier des vertus thérapeutiques de son «mélange d’eau souterraine et d’eau de mer», relève-t-on sur le site du Tourisme.

 

Autre segment exploitable

 

Outre l’industrie touristique, d’autres segments sont à exploiter. Abritant de nombreuses plantes au parfum, ylang-ylang, jasmin, basilic, girofle et vanille, Anjouan, est qualifiée comme l’île au parfum par excellence, par le site du Tourisme comorien. Le Programme des

Nations unies pour le développement et la Chambre de commerce et d’industrie procéderont prochainement, nous dit l’African Economic Outlook 2014, au lancement d’un programme de chaîne de valeur, d’un montant de 3,5 millions USD pour la vanille et l’ylang-ylang.

 

Le commerce est un secteur prometteur mais sous- exploité jusqu’ici par les fournisseurs mauriciens en comparaison à d’autres îles de la région. Pourtant, les Comores appliquent désormais un abattement tarifaire au cordon douanier de 100 % sur les importations en provenance des États membres de la COMESA (Common Market for Eastern and Southern Africa). Le gouvernement entend inscrire le développement des infrastructures routières et portuaires au centre de son programme de développement économique pour 2015-2019. Ce qui faciliterait davantage les échanges commerciaux.

 

Chez Cernol Marketing Ltd, on confirme que les Comores constituent un marché à ne pas négliger. «Nous ne faisons pas particulièrement des masses d’exportations, soit trois ou quatre conteneurs par an, mais le potentiel est grandissant.» Pour Yan Bradshaw, Business Development  Manager de Cernol Marketing Ltd, l’organisation de«foires ou réunions B to B (BusinessTo Business NdlR) avec les acheteurs potentiels comoriens, voire les distributeurs d’Anjouan, serait pour nous un gros coup de pouce pour pénétrer davantage ce marché. Il faut établir les bons contacts.»

 

Selon les statistiques de la Chambre de commerce de Maurice, les exportations ou importations entre les deux pays sont maigres. Les exportations n’ont pas franchi la barre des Rs 140 millions l’an dernier, et pour le premier trimestre 2014, elles avoisinent les Rs 33 millions. Incluant farine, sardines en conserve, aliments pour animaux et détergents, la gamme de produits n’est pas non plus largement diversifiée alors que le marché comorien s’est ouvert, cette année, à d’autres marchandises dont les boissons non alcoolisées. Ses principaux partenaires commerciaux sont pour l’instant la Turquie,  Singapour, l’Inde, l’Union européenne et les Émirats arabes unis.

 

Les importations des Comores, elles, se limitent à Rs 61 millions pour 2013 et concernent le poisson congelé et les épices. L’African Economic Outlook estime que les Comores pourraient faire mieux intégrer l’économie sous-régionale en développant des chaînes de valeur dans la cimenterie (mise en sac), l’agroalimentaire (mise en sac de riz ordinaire), la production de jus de fruit, d’eau minérale et de savon. Ce qui donne à réfléchir sur les opportunités à saisir à Anjouan.