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Série d’entreprises sous redressement financier: les implications

16 août 2014, 20:59

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Série d’entreprises sous redressement financier: les implications

Les hôtels Apavou, Pizza Hut, le Meritt Holdings,et plus récemment Sam Motors… Depuis le début de l’année, plusieurs entreprises se retrouvent en difficulté financière et font intervenir des administrateurs ou des Receiver Managers(administrateurs judiciaires). Dans le meilleur des cas, une compagnie incapable de payer ses dettes peut réussir à se passer des services de ces spécialistes si elle parvient à trouver un compromis avec ses créanciers.

 

Toutefois, pour les entreprises moins chanceuses, l’administration volontaire ou judiciaire, voire la liquidation pure et simple, devient les seules options possibles. Mushtaq Osman, partenaire en Business RecoveryServices chez PriceWaterHouseCoopers nous explique que ces deux approches sont fondamentalement différentes. Alors qu’un administrateur peut être nommé par des directeurs de l’entreprise, le Receiver Manager, lui, est nommé par un créancier en vue de récupérer une somme qui lui est due.

 

«L’administration volontaire peut être un moyen pour une compagnie de se protéger de ses créanciers, sachant que personne n’a le droit de poursuivre une compagnie tant qu’elle est sous administration. Le receivership (administration judiciaire), en revanche, est une méthode plus agressive initiée par le créancier. Elle se veut une solution plus rapide pour le recouvrement des créances», déclare Mushtaq Osman.

 

Dans le cas d’une compagnie placée en receivership, l’Insolvency Act 2009 octroie des pouvoirs extensifs au Receiver Manager pour lui permettre d’accomplir sa mission. Celui-ci prend en effet possession des biens de l’entreprise et peut les vendre, les louer ou les restaurer à sa guise. Il a également la prérogative de recruter ou de licencier des employés au nom de l’entreprise.

 

L’intention première dans les cas d’administration volontaire ou judiciaire est de sauver la  compagnie et de lui permettre de continuer à opérer, souligne Mushtaq Osman. Il explique toutefois qu’à Maurice, la situation financière au moment de la mise sous administration est telle que le seul recours possible dans beaucoup de cas pour un Receiver Manager est la liquidation des biens de l’entreprise.

 

De l’avis de plusieurs spécialistes, le premier semestre a été caractérisé par une hausse dans le nombre de compagnies mises sous administration. «Cette année, on note davantage de demandes de la part des entreprises pour des services d’administration, notamment dans les secteurs de la construction et de l’hôtellerie. Le secteur du Business Process Outsourcing est aussi concerné», souligne Swaraj Ochit, partenaire chez Nexia.

 

Il précise que les entreprises concernées ne sont pas nécessairement en situation de détresse financière. Pour certaines, il s’agit davantage d’une restructuration en vue d’optimiser les ressources ou d’améliorer la profitabilité. Cet exercice stratégique, mené en général par une firme comptable, passe par un audit de la position financière et des opérations qui servira à trouver les solutions adaptées à la situation de l’entreprise.