Publicité

«Marika est partie»: le drame à fleur de peau

28 juillet 2014, 13:08

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

«Marika est partie»: le drame à fleur de peau
Si Marika est partie, pièce de théâtre d’Alain Gordon-Gentil adaptée de son livre Le Voyage de Delcourt, est sans conteste une histoire d’amour, la mort et la destruction y jouent cependant un rôle prépondérant. Amour et mort, deux mots qui reviennent sans cesse dans la bouche des personnages principaux : Delcourt Chasles (Alessandro Chiara) et Marika Lindenbaum (Rachel de Spéville).
 
Cette dernière fait partie des 1 600 réfugiés juifs de l’Europe centrale qui ont fui la montée du nazisme et essayent de regagner la Palestine à l’époque de la Seconde guerre. Mais à cause d’un décret de l’amirauté britannique, ils se retrouvent refoulés à Maurice et sont faits prisonniers. C’est grâce à son ami, Kewal Ramputh (Prem Sewpaul), que Delcourt rencontre Marika. Une idylle naît rapidement entre les jeunes gens. 
 
La trame de «Marika est partie» se dessine sur fond de trois événements historiques porteurs de souffrance. D’abord celui de la déportation des juifs arrachés à leur terre promise, puis celui de la Seconde guerre mondiale et enfin le combat des agriculteurs mauriciens pour une meilleure vie et pour l’indépendance. 
 
Avec un décor et une musique d’un autre temps ainsi qu’une ambiance feutrée, tout est mis en oeuvre pour redonner vie au passé. Et c’est sans trop de peine qu’on s’y laisse prendre, tout comme on se laisse embarquer dans cette histoire dramatique.
 
Pour donner de la chair à la pièce, Alain Gordon-Gentil aura misé sur le réel : on y mange, on y boit, on y fume et on s’embrasse. Bref, on y vit. Les comédiens principaux arrivent, sans trop de mal, à faire ressortir le trop-plein d’émotions que leur demande la pièce.
 
Ainsi, Rachel de Spéville incarne honorablement la femme divisée entre son amour pour cet homme pas comme les autres et cette terre promise qu’attend son peuple. Alessandro Chiara intègre quant à lui sans faute son personnage, passant de l’amoureux fou à l’homme détruit.
 
Si le blanc entre les différents plans semble casser le rythme de la pièce, il permet toutefois d’amplifier le côté dramatique de la trame. À la fois passionnel et historique, Marika est partie est une pièce à découvrir. Elle sera jouée sur la scène du Kafé T@ Komiko, à Rose-Hill, du jeudi 31 juillet au samedi 2 août, à 20 heures.