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Les insurgés détiendraient les boîtes noires du Boeing malaisien

21 juillet 2014, 08:08

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Les insurgés détiendraient les boîtes noires du Boeing malaisien

Les boîtes noires du Boeing 777 de la Malaysia Airlines qui s'est écrasé jeudi dans l'est de l'Ukraine ont apparemment été retrouvées par les insurgés pro-russes et transportées dans leur bastion de Donetsk.

 

"Des éléments, vraisemblablement les boîtes noires, ont été trouvés, transportés à Donetsk et sont sous notre contrôle", a déclaré dimanche Alexandre Borodaï, "Premier ministre" de la République populaire proclamée par les rebelles.

 

"Il n'y a pas de spécialistes parmi nous qui pourraient confirmer que ce sont bien les boîtes noires mais nous avons apporté à Donetsk ces pièces qui techniquement pourraient correspondre", a-t-il ajouté.

 

Les 298 occupants du Boeing de la Malaysia Airlines, qui assurait le vol MH17 entre Amsterdam et Kuala Lumpur, ont péri dans la catastrophe.

 

L'Ukraine et plusieurs autres pays accusent les rebelles pro-russes d'avoir tiré un missile sol-air sur l'avion de ligne. Selon le secrétaire d'Etat américain John Kerry, ce système de missile venait de Russie.

 

Les informations actuellement disponibles "désignent très clairement les séparatistes", a dit le chef de la diplomatie américaine. "Il est assez clair que c'est un système (de missile) qui est arrivé de Russie".

 

Vingt-sept nouveaux corps ont été récupérés dimanche sur le site où s'est écrasé le Boeing, a déclaré à Kiev le vice-Premier ministre ukrainien Volodimir Groysman.

 

Accusations

 

Il a précisé que les corps de 192 des 298 victimes avaient été déposés dans des wagons réfrigérés dans la gare de Torez, à une quinzaine de kilomètres de la zone des recherches.

 

Sergueï Kavtaradze, un responsable des séparatistes, a avancé pour sa part le nombre de 196 corps déposés dans les wagons réfrigérés. "Ils vont rester ici jusqu'à ce qu'on décide quoi en faire. Nous attendons les experts", a-t-il dit à Reuters.

 

Les autorités de Kiev et des responsables occidentaux ont fait part de leur inquiétude face au comportement de certains rebelles sur les lieux de la catastrophe, où des éléments de preuve pourraient être escamotés.

 

Le Conseil de sécurité ukrainien a accusé de nouveau dimanche les séparatistes de faire tout ce qu'ils pouvaient pour dissimuler les preuves que l'avion a été abattu par un missile.

 

Le chef de la diplomatie néerlandaise Frans Timmermans a déclaré que son pays était "furieux" d'apprendre que des corps avaient été déplacés. Parmi les victimes figurent 189 Néerlandais.

 

Paris, Londres et Berlin, comme Washington, sont convenus d'exiger du président russe Vladimir Poutine d'obtenir des séparatistes un accès "libre et total" à la zone où l'avion s'est écrasé. Si aucune mesure n'est "immédiatement" prise par Moscou, l'Union européenne en tirera "les conséquences", a souligné dimanche la présidence française.

 

Pressions sur Moscou

 

"Si la Russie ne prend pas immédiatement les mesures nécessaires, les conséquences en seront tirées par l'Union européenne à l'occasion du Conseil Affaires Etrangères qui se tiendra mardi", ajoute l'Elysée.

 

La Grande-Bretagne va tenter de persuader mardi ses partenaires de l'UE de la nécessité d'imposer de nouvelles sanctions contre la Russie après l'accident, a déclaré le secrétaire au Foreign Office, Philip Hammond.

 

Si la Russie n'adopte pas un comportement correct, a-t-il ajouté, elle risque d'être mise au ban des nations et de devenir un Etat "paria".

 

Aux Nations unies, l'Australie a fait circuler samedi soir un projet de résolution condamnant le "tir qui a abattu" l'appareil dans l'est de l'Ukraine, exigeant des groupes armés qu'ils autorisent l'accès au site de l'accident, et appelant les pays de la région à coopérer à une enquête internationale. Le texte pourrait être mis aux voix dès lundi.

 

Le président russe Vladimir Poutine a exhorté les séparatistes à coopérer et démenti que la Russie ait joué quelque rôle que ce soit dans l'accident.

 

Une équipe d'experts malaisiens est arrivée samedi à Kiev et des enquêteurs d'Interpol étaient attendus dimanche en Ukraine pour aider à l'identification des victimes.