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Ramadan: le jeûne, un atout santé, mais…

15 juillet 2014, 11:30

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Ramadan: le jeûne, un atout santé, mais…

Si le mois de jeûne du Ramadan est une occasion pour les musulmans de se rapprocher de Dieu, c’est également un moyen de rétablir l’harmonie entre le corps et l’esprit. Le jeûne permet ainsi à l’organisme de se reposer et de se purifier. Les vieilles cellules, les graisses et les toxines accumulées durant l’année sont alors éliminées.

 

«La personne qui jeûne rate deux ou trois repas. Ce qui fait qu’elle mange moins qu’à l’accoutumée ; on assiste alors à une baisse du taux de cholestérol, de même que du taux de triglycérides. Le jeûne permet également un meilleur contrôle du diabète», explique le Dr Farhad Peerally.

 

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le manque de nourriture n’incommode en rien l’organisme car le corps humain dispose de réserves nécessaires pour tenir pendant plusieurs heures. Le foie fournit ainsi de grandes quantités de glycogène, soit un combustible interne, tandis que la moelle osseuse contient des substances nutritives et que l’organisme puise dans les réserves de graisses stockées pour sa bonne marche.

 

Cette purification de l’organisme permettrait ainsi de rajeunir la peau, de fortifier les dents, de renforcer la chevelure, d’apaiser les sens et d’accroître la concentration.

 

Toutefois, il convient d’éviter la surconsommation de préparations sucrées ou encore de fritures à la rupture du jeûne. Selon le médecin, l’alimentation durant le mois sacré devrait être aussi équilibrée que possible. Il est ainsi conseillé de privilégier la consommation de fruits et de légumes, sources importantes de sels minéraux et de fibres alimentaires, afin d’éviter la constipation qui peut augmenter durant ce mois. Il faut également éviter de boire des boissons trop froides ou trop chaudes et de consommer trop d’épices.

 

Il est donc nécessaire de boire beaucoup d’eau, de privilégier les cuissons au four, à la vapeur et les grillades et enfin, d’avoir des horaires constants de sommeil avec une durée qui permet au corps de récupérer, soit entre sept et neuf heures.

 

Le Dr Farhad Peerally confie toutefois que le jeûne serait déconseillé à certaines personnes. En effet, si le fait de se passer de nourriture semble ne pas perturber un organisme sain, il induit pourtant une déshydratation et peut entraîner une aggravation de certaines pathologies telles que l’ulcère digestif, les pathologies rénales, hépatiques et cardio-vasculaires.

 

Taux de sucre

 

«Le jeûne influe aussi directement sur le taux de sucre. Il est donc déconseillé aux diabétiques insulinodépendants qui risquent une hypoglycémie, soit une baise importante du taux de sucre dans le sang, ce qui peut les entraîner dans un coma diabétique.» Pour tout malade qui désire jeûner, une consultation avec son médecin traitant avant, pendant et après le mois sacré est de ce fait indispensable.

 

Le jeûne a aussi un impact sur l’hydratation. «Le jeûne est également déconseillé à ceux qui font beaucoup d’efforts et qui transpirent beaucoup durant la journée, tels que les laboureurs et les maçons. Toutefois, si ces derniers tiennent à jeûner, ils doivent boire beaucoup d’eau, soit trois quarts à un litre d’eau le matin et un litre d’eau le soir. Ils devraient également diminuer leur rythme de travail et ne pas rester au soleil.» La déshydratation rendrait ainsi l’urine plus concentrée. «C’est un facteur à surveiller, c’est signe de déshydratation qui peut engendrer une faiblesse générale», explique le médecin.

 

En ce qui concerne les adeptes de sport, le Dr Farhad Peerally leur suggère d’arrêter leurs activités s’ils veulent jeûner. «Un trop grand effort physique entraînerait, avec le manque de nourriture, une fatigue excessive. L’exercice qui peut être maintenu, c’est la marche. Encore faut-il qu’elle soit pratiquée en fin d’après-midi.»

 

Après le mois sacré, il est important de tenter de maintenir les bienfaits du jeûne. «Il faut continuer à s’alimenter de manière saine. Il est important de se rappeler qu’il faut de la modération en tout, que ce soit dans le volume de nourriture à consommer, la quantité de sel, de sucre ou de matière grasse utilisée», conclut le Dr Farhad Peerally.