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Ashok Subron à propos du mini-amendement: «Une brèche est en train d’être ouverte»

4 juillet 2014, 11:07

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Ashok Subron à propos du mini-amendement: «Une brèche est en train d’être ouverte»

«C’est le premier aboutissement du combat que mènent Rezistans ek Alternativ, le Blok 104 et les mouvements citoyens depuis 2005.» A quelques heures de la présentation du Constitution (declaration of community, Temporary provisions) Bill à l’Assemblée nationale ce vendredi 4 juillet, Ashok Subron ne cache pas sa satisfaction.

 

Le vote de ce projet de loi, qui semble désormais quasi-certain, ouvrira «une brèche» dans laquelle «devront s’engouffrer» les militants et divers mouvements citoyens qui luttent pour que l’appartenance communautaire ne soit plus inscrite dans la Constitution, déclare-t-il.

 

Il s’agit, pense le militant, du «strict minimum pour que l’Etat mauricien soit en conformité avec le ruling des Nations unies et pour qu’il évite un jugement défavorable de la Cour suprême dans le Constitutional Case déposé contre lui». Ce «pas important», toutefois, comporte de grosses lacunes, estime-t-il.

 

Tout d’abord, il ajoute un «élément discriminatoire», car ceux qui déclareront leur appartenance communautaire seront éligibles à travers le Best Loser System, contrairement à ceux qui refuseront de décliner leur communauté. Ensuite, le fait que la commission électorale doive se baser sur les résultats électoraux de 1976 à 2010 pour choisir les Best Losers en cas d’élection d’un candidat non classé  «démontre l’absurdité du présent système».

 

Ce qui prouve, explique Ashok Subron, qu’il «faut éliminer ce système». Réagissant à diverses déclarations de personnalités publiques à l’approche de ce vote, dont celles d’Hervé Aimé et de Somduth Dulthumun, il affirme que cet évènement permet un « débat entre deux visions de la société ». «Dulthumun et Aimé parlent de ‘fierté communautaire’, et de l’autre côté, nous avons la vision d’une identité multiple et indivisible: le mauricianisme», soutient le militant.   

 

Pour lui, ce n’est «pas une question de fierté ou de honte» ni de religion, car, selon la Constitution, cette compartimentation est basée sur le «mode de vie». Se porter candidat est, souligne-t-il, un acte public qu’il faut différencier des éléments de la vie privée, dont font partie le mode de vie et la religion. La position de Dulthumun et les autres, argue-t-il, relève d’une «vision passéiste des années 50 et 60». «Ils cherchent leur avantage en perpétuant et en distillant la division», affirme Ashok Subron.

 

Notre interlocuteur confie que Rezistans et divers alliés venant des mouvements écologiques, citoyens et syndicaux travaillent à la création d’une plateforme pour laquelle ils se porteront candidats aux élections générales. «Nous n’avons pas encore décidé si nous présenterons 60 candidats, mais nous le souhaitons. Nous avons un projet de société, qui sera basé sur trois axes : une véritable réforme électorale, une nouvelle constitution et un programme de transition qui comprendra des mesures économiques, sociales et écologiques», conclut le militant. En rappelant, bien sûr, qu’aucun des candidats de cette plateforme ne déclarera son appartenance communautaire.