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Maisons de la NEF à l’Esperance-Trébuchet: des familles disent avoir été dupées

1 juillet 2014, 12:06

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Maisons de la NEF à l’Esperance-Trébuchet: des familles disent avoir été dupées

Elles étaient squatters depuis plus de 20 ans. Mais en décembre 2013, le ministère du Logement et des Terres a accepté de donner à ces sept familles de Railway Line les terrains, où elles vivent, à bail sur une base annuelle. Le bémol : même si elles n’ont pas de contrat, la National Empowerment Foundation (NEF) leur avait promis en 2010 de leur offrir des maisons en béton alors que ce ne sera pas le cas. C’est uniquement il y a deux mois que ces familles ont appris qu’elles n’auront plus de maisons en dur mais en tôle, selon Ajay Ranjaya, le conseiller du village et leur représentant.

 

«Zot inn telefon nou ek inn apel nou Citizens Advice Bureau Goodlands pou nou fer peman Rs 500 par mois. Inn dir nou pou nou lakaz sa. Laba osi zot pa inn dir nou naryen zis kan inn fini paye ek sinye ki enn madam depi NEF inn dir ki nou pa pe gayn lakaz en beton me en tol», déplore un membre de la famille Ekbar.Selon Ajay Ranjaya, cela représente une injustice vis-à-vis de ces familles car elles ont payé pour leur terrain et non pour leur maison.

 

Lorsque le conseiller du village a enquêté au niveau du ministère, on l’a informé que l’État a refusé de leur offrir des maisons en béton car Railway Line se trouve sur le tracé du métro léger, projet qui devra se concrétiser bientôt. Le conseiller se dit étonné car à quelques mètres où vivent les sept familles, un grand bâtiment en béton est en construction. «Kuma eski sa dimunn ki pe fer batiman la inn gayne permi pou ranz enn gran batiman en béton ek ici ban fami pa pe gayn drwa ?»

 

Selon Ajay Ranjaya, les autorités ont profité du fait que ces familles n’ont pas un niveau d’éducation assez élevé pour comprendre ce qu’elles allaient payer au Citizens Advice Bureau. «Zot inn kone ki sa bann dimunn la pa pou compran naryen. Kan zot pe paye si pa pe dir zot naryen. Fode enn madam inn al deman enn oficie laba ki lerla oficie la inn dir li ki zot pe gayn lakaz en tol», explique Ayaj Ranjaya. Du côté de la famille Bagoo, un membre nous a déclaré qu’il a été surpris à son tour lorsque les officiers lui ont annoncé qu’il n’aura pas de maison mais des tôles pour réparer sa demeure. «Zot inn dir mwa ki mo lakaz enkor bon samem mwa mo pa pou gayn lakaz», déplore-t-il.

 

Pour avoir des éclaircissements sur cette affaire, nous avons interrogé un officier de la NEF. Il nous a expliqué qu’effectivement des maisons en tôle seront construites à cet endroit. Il concède que les sept familles n’ont pas été informées mais déclare dans la foulée que la NEF suit l’instruction du ministère de tutelle. «Le ministère avait un accord avec ces sept familles pour leur accorder ce terrain sur un year-to-year basis et à condition que rien en dur n’y soit construit car à n’importe quel moment l’État pourrait réclamer le terrain pour des projets.»

 

Depuis plus de 20 ans, ces familles vivent dans des conditions précaires ; des maisons n’ont ni électricité ni eau. «Ena fami ena ti baba ek ena bann lezot zenfan ki pe ale lekol tou. Ena osi enn fami ki so lakaz inn brile net ek li pe res enba pie», font ressortir quelques habitants. Ces sept familles et surtout le conseiller du village demandent que  justice soit faite à leur égard et qu’ils obtiennent leur maison le plus tôt possible.