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Moody's sceptique face à la réforme territoriale en France

9 juin 2014, 20:47

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Moody's sceptique face à la réforme territoriale en France
Dans une note publiée lundi, l'agence de notation juge en outre que les gains d'efficacité découlant de cette réforme mettront du temps à se matérialiser, la capacité des collectivités locales françaises à gérer une réduction des coûts restant à prouver.
 
En conséquence, il leur faudra trouver à court terme de nouvelles ressources pour compenser la baisse des dotations de l'Etat, que Moody's chiffre à 28 milliards d'euros en montant cumulé d'ici 2017.
 
Le projet annoncé par François Hollande prévoit de ramener de 22 à 14 le nombre de régions en France métropolitaine selon des regroupements qui ont suscité, pour certains d'entre eux, de vives critiques.
 
Les régions recevront davantage de responsabilités sous forme de nouvelles compétences héritées de l'Etat ou des départements, dont les conseils disparaîtront à l'horizon 2020.
 
La réforme devrait engendrer des économies mais sans coupes importantes dans les coût salariaux, qui ont fortement progressé ces dix dernières années dans les collectivités locales - y compris hors effet des transferts de compétence de l'Etat -, et les autres dépenses, "nous ne pensons pas que ces économies seront importantes", déclare Moody's.
 
L'agence fait valoir sur ce point que le projet dévoilé ne comprend pas beaucoup d'incitations pour amener les collectivités à relever le défi de réduire leurs dépenses, éliminer les redondances et améliorer leur gestion.
 
Moody's s'inquiète au contraire du risque que des fusions entre collectivités n'entraîne des hausses de coûts salariaux avec l'alignement des traitements des fonctionnaires concernés sur la collectivité la plus généreuse.
 
François Hollande n'a donné aucune estimation chiffrée du coût de la réforme et des économies qu'elles pourraient générer.
 
Le nouveau secrétaire d'Etat chargé de cette réforme, André Vallini, estime possible d'arriver à réduire de 5% sur cinq les dépenses des collectivités, soit de l'ordre de 12 milliards d'euros.