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Drame de Sorèze : un an après, la détresse de ceux qui restent

4 mai 2014, 14:01

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Drame de Sorèze : un an après, la détresse de ceux qui restent

Elles sont marquées à vie. Les victimes de l’accident du Blue Line de la Compagnie nationale de transport (CNT) immatriculé 4263 AG 07 ont encore en tête des images atroces.  Cet accident avait, du reste, secoué tout le pays, le 3 mai dernier, où 10 personnes ont trouvé la mort, et plus de 40 autres ont été blessées.

 

Un an plus tard, 5-plus a rencontré Megna Kumar, 20 ans. Revenant sur cet accident, la jeune femme explique qu’elle a vu le chauffeur de cet autobus mourir devant elle. «Il y avait aussi des gens morts sur moi. C’est de cela dont je rêve la nuit, j’ai du mal à effacer ces images de ma mémoire», confie-t-elle. La jeune femme est terriblement amoindrie au niveau psychique, mais n’est pas mieux lotie au niveau physique. Après avoir subi neuf opérations, elle a toujours du mal à marcher, à faire des efforts, à respirer et à manger, sa mâchoire ayant été fracturée.

 

Trois mois à l’hôpital ont été nécessaires pour sauver la jeune femme. Elle l’a été, mais elle ne pourra plus jamais travailler et reprendre ses activités d’avant. Mais surtout, elle ne peut plus s’occuper de sa fille âgée d’un an. «Nepli fasil pou viv, mo lestoma ronfle parski mo tub andan finn kase e bannla inn bizin repar sa», déplore la jeune femme. «Ma vie s’est arrêtée à 19 ans», souligne-t-elle.

 

Pour Nathalie Devasagen, «le moment le plus horrible que j’ai pu vivre, c’est quand j’ai vu des gens qui hurlaient de douleur et d’autres qui mourraient devant moi alors que j’étais dans l’incapacité de les aider.» Elle se trouvait à l’arrière du bus au moment du drame, en compagnie de sa fille de 19 ans, Anne-Lise. Le traumatisme a été tel que Nathalie ne prend plus l’autobus pour aller travailler.

 

 

                                        > Vidéo amateur lors de l'accident à Sorèze le 3 mai 2013.

 

Lors de ce drame, plusieurs personnes ont aussi brillé de par leur héroïsme.  A peine remises de leurs émotions, des victimes qui n’ont pas été grièvement blessées se sont par exemple précipitées au secours des autres passagers. C’est le cas d’Anne-Lise, comme le raconte sa mère : «Ma fille avait la tête coincée entre les jambes d’un monsieur, mais fort heureusement, elle a été la première à sortir de l’autobus vu qu’on était assises à l’arrière. Elle a été très brave et a aidé d’autres personnes à s’en sortir.»

 

Yannick Pokhun et Jean Paul Marie-Moutou n’était pas à bord du triste Blue Line le 3 mai 2013, mais eux non plus n’oublieront jamais le terrible accident. Leurs épouses font partie  de ceux qui n’en ont pas réchappé. Depuis un an, ils apprennent donc à élever seuls leurs enfants. «Ma vie est complètement chamboulée, mais il me faut avancer coûte que coûte pour mon fils Matthieu», témoigne Yannick, 22 ans, père d’un petit garçon de quatre ans.

Après avoir perdu sa femme Delphine, 21 ans, il se bat de toutes ses forces pour que justice soit faite. Jean-Paul Marie-Moutou, 51 ans, en fait de même depuis la mort de sa femme, Ruth. «Je ne souhaite à personne de vivre ce que j’ai vécu», déclare-t-il avec beaucoup d’émotions dans la voix.  

 

Si ces deux hommes ont perdu deux être chers, Triya Ujoodha, 11 ans, a quant à elle eu le malheur de se retrouver soudainement orpheline. «J’ai eu un choc immense quand j’ai appris que j’étais devenue orpheline. Un an est passé et j’aimerais ne plus repenser à ce jour terrible», affirme la fillette, qui a souhaité quitter la maison familiale de Candos pour surmonter son chagrin.