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Jean XXIII et Jean Paul II proclamés saints

27 avril 2014, 14:47

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Jean XXIII et Jean Paul II proclamés saints

 

«Nous déclarons et définissons saints les bienheureux Jean XXIII et Jean Paul II, et nous les inscrivons dans le catalogue des saints et établissons que dans toute l’Eglise ils soient dévotement honorés parmi les saints», a-t-il déclaré solennellement en latin, une trentaine de minutes après le début de la cérémonie, entamée sous une pluie fine et en présence de son prédécesseur Benoît XVI, notamment. La foule a alors acclamé les nouveaux saints.

 

Des reliquaires des deux Papes ont ensuite été déposés à côtés de l’autel. A l’intérieur se trouvent les reliques utilisées lors de leur béatification respective, à savoir un morceau de peau de Jean XXIII et du sang de Jean-Paul II.

 

Les fidèles sont venus en si grand nombre assister à la cérémonie que la Via della Conciliazione, qui s’étend sur un demi-kilomètre était aussi noire de monde que la place Saint-Pierre à laquelle elle mène, tout comme les ponts qui enjambent le Tibre dans le secteur.

 

Dix mille gardes, policiers et secouristes sont mobilisés pour encadrer cette foule immense dans laquelle les drapeaux polonais sont omniprésents. De vastes secteurs de Rome ont été fermés à la circulation.

 

Certains, parmi lesquels de nombreuses familles, ont attendu plus de douze heures Via della Conciliazione avant que la police n’ouvre l’accès à la place à 05h30 (03h30 GMT), quatre heures environ avant le début de la cérémonie.

 

Jean XXIII, qui a régné de 1958 à 1963, a modernisé l’Eglise en profondeur avec le Concile Vatican II, et Jean Paul II, dont le pontificat a duré près de 27 ans, entre 1978 et 2005, a joué un rôle majeur sur la scène mondiale.

 

De nombreux chefs d’Etat et de gouvernement, dont le Premier ministre français Manuel Valls, sont présents.

 

La forte popularité de François et la présence à ses côtés du pape émérite Benoît XVI, ajoutent un attrait supplémentaire à cette double canonisation sans précédent.

 

«SANTO SUBITO»

 

Certains fidèles estiment qu’il est encore trop tôt, neuf ans après la mort du pape polonais, né Karol Wojtyla, pour l’élever au rang de saint et dénoncent le manque de réactivité de l’Eglise lorsqu’ont éclaté des scandales de pédophilie à la fin de son mandat.

 

Mais ces critiques n’ont en rien dissuadé les centaines de milliers de fidèles qui ont convergé à Rome ces derniers jours.

 

«Le pape Jean Paul II a ouvert les portes à la jeunesse et il était très proche de nous les jeunes», explique une nonne argentine, soeur Irmana Mariella. «J’ai grandi avec lui et c’est très émouvant pour moi

 

Le fait que Jean XXIII et Jean Paul II aient incarné selon beaucoup deux visages opposés de l’Eglise ajoutera un sens politique à cet événement qui, espère le pape François, pourrait souder davantage les quelque 1,2 milliard de catholiques.

 

Jean, un Italien souvent surnommé le «bon pape» en raison de sa personnalité ouverte et amicale, est mort avant la fin des travaux du Concile Vatican II en 1965 mais son initiative a déclenché un bouleversement majeur dans la liturgie, en introduisant les langues vernaculaires et en autorisant l’usage de la musique moderne.

 

Jean Paul a été largement crédité à l’Ouest pour son rôle dans l’effondrement du régime communiste en Europe orientale. Il a poursuivi de nombreuses réformes mais également renforcé le contrôle central de l’Eglise, condamné des théologies comme celle de la libération et prêché une ligne plus stricte sur des questions de société comme la liberté sexuelle.

 

Certains lui reprochaient ainsi son conservatisme mais son charisme inspirait une grande ferveur dont témoignèrent les «Santo Subito!» (saint tout de suite) scandés par les millions de personnes qui assistèrent à ses funérailles en avril 2005.

 

Après sa mort, son successeur Benoît XVI dérogea à une règle selon laquelle l’Eglise devait attendre cinq ans pour ouvrir un procès en canonisation.

 

Jean XXIII a également bénéficié d’une dérogation, accordée celle-ci par l’actuel souverain pontife, François: un seul miracle a suffi pour faire de lui un saint, contre deux habituellement.