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Fusillade à Petit-Verger: une déposition faite deux ans avant contre un des suspects

21 avril 2014, 08:28

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Fusillade à Petit-Verger: une déposition faite deux ans avant contre un des suspects

Trois suspects ont été arrêtés samedi soir, après une importante opération policière menée dans le Nord. Parmi ceux-ci, le bouncer Philippe Harel. Plus tôt, une cinquantaine de personnes, des bouncers pour la plupart, avaient tiré sur deux cousins, à Petit-Verger. Si Steven Mootoocarpen a pu s’en sortir, Yogen Velagany, 23 ans, n’a pas eu cette chance. Il a succombé à ses blessures.

 

Selon nos informations, l’interrogatoire des suspects devra confirmer l’identité des tireurs. Et permettre de retrouver les armes utilisées.

 

Si Vythee Mootoocarpen dit pouvoir identifier les bouncers impliqués dans cette fusillade, son fils Steven vit, lui, dans la peur. Il en est persuadé: ces «bouncers» «avaient l’intention de tuer non seulement Yoven, mais moi également». Car, dit-il, «ils avaient des fusils et d’autres armes».

 

Au moment du drame, Yogen Velagany se trouvait chez son cousin. Selon des recoupements, les deux hommes auraient eu une altercation, samedi matin, avec les bouncers en question alors qu’ils se trouvaient dans un gymnase, à Saint-Pierre.

 

À en croire Steven Mootoocarpen, ce n’est pas la première fois qu’il a maille à partir avec un des suspects arrêtés. Il y a deux ans, raconte-t-il, il a eu une dispute avec ce dernier, à la cour de Bambous. «Si la police avait pris au sérieux la déposition que j’avais faite à ce moment-là, mon cousin Yoven n’aurait pas trouvé la mort dans de telles conditions», lâche-t-il, visiblement très affecté par la mort de son cousin.

 

«Je peux les identifier»

 

Le jeune homme a d’ores et déjà demandé une protection policière. «J’ai très peur car les bouncers qui ont tué mon cousin sont bien organisés. Ils peuvent surgir n’importe quand pour attenter à ma vie», murmure Steven Mootoocarpen.

 

Son père Vithy Mootoocarpen est du même avis que son fils : «Zot ti vini pou touy Yogen ek mo garson.» D’ailleurs, plus tôt, ce jour-là, on l’avait «mis en garde». Les suspects, «tous des bouncers», se trouvaient dans la cour de l’hôtel de la ville de Rose-Hill, où se tenait une réunion d’un parti politique, samedi. «Mo ti laba mwa osi. Mo ti pe get zot mouvman depi boner. Enn parmi ti apros mwa pou dir mwa al fer mo lili ek lili mo garson dan lopital», raconte-t-il.

 

Une menace qu’il a prise  au sérieux. «Comme mesure de précaution, j’ai fait une déposition le même jour à la police.» Il déclare que lorsqu’il est arrivé chez lui, après avoir appris la nouvelle de la fusillade, il a vu un des assaillants, un fusil à la main, s’engouffrer dans une voiture avant que celle-ci ne démarre en trombe. «Je peux tous les identifier. Ils sont venus en voiture. J’ai relevé toutes les plaques d’immatriculation. Je les ai remises le même jour à la police

 

Vithy soupçonne que les suspects ont bénéficié de la complicité d’un habitant de la région. «Ils étaient venus directement sur le lieu où se trouvaient Yogen et mon fils»,souligne-t-il.

 

De son côté, Vishwa Veelagany, le père de Yogen, supporte mal cette disparition. Il dit avoir tout essayé pour sauver son fils qu’il a transporté d’urgence à l’hôpital Apollo Bramwell. «Monn fer tou pou sov mo garson pou li pa kit mwa, ti deza tro tar…»