Retour à l’ancien restaurant réputé du Ward IV port-louisien, Chez Aline, qui a repris naissance sous le nom de Red Phoenix. Si la transformation des lieux saute aux yeux, les mets sont restés succulents. Heureusement.

Note : 8,5/10

HEURE. Il est 20 heures et quelques poussières. Port-Louis, hormis le Caudan, s’éteint petit à petit. Le bouche-à-oreille nous a conseillé d’aller vers l’hôpital Jeetoo pour découvrir le nouveau Chez Aline, situé rue Mère-Barthélemy.

AMBIANCE. Après une escapade gourmande à Rodrigues (Tirozo) et une escale gastronomique à Dubaï (Tomo), j’ai choisi du « back to basics ». Ce soir-là, fatigué par une série de réunions interminables au bureau, j’avais envie de quelques plats sino-mauriciens spécifiques (bouillon de ham choy, riz blanc vapeur, tofu aux haricots noirs et boeuf sauté aux brèdes). Je n’avais pas le « drive » d’aller au-delà des parages de la capitale. J’ai pris deux amis, qui disent rarement non lorsqu’il s’agit de dénicher de nouveaux restaurants, et on est partis tester le Red Phoenix. Cela faisait au moins dix ans que je n’avais pas mis les pieds chez Aline, restaurant de quartier qui a bercé mon enfance (je rêve encore de ses ourites safranées et des repas qu’on se faisait entre tantines et cousins). On m’avait dit le plus grand bien de sa renaissance en Red Phoenix. En effet, les lieux respirent la modernité (même les toilettes sont munies de « sensors » dernier cri comme dans les palaces tout en conservant un cachet d’antan). Les grandes baies vitrées se marient bien avec le vieux plancher en bois et les arbres conservés dans la petite cour intérieure. Je n’aurais jamais cru qu’Aline allait ainsi se transformer. Encore heureux que je reconnais les visages familiers des propriétaires … Je n’ai donc pas crié Aline pour qu’elle revienne !

SERVICE. Deux gentils serveurs, Laval et Christine, aux sourires scintillants, nous dirigent vers des tables chics. Ils nous présentent une jolie carte de menu. Petit hic : Red Phoenix n’a pas de bière qui porte son nom, mais ils ont une marque étrangère… Au final, on a pris de la Castle Beer, du Soda Water et du vin rouge.

LE REPAS. J’avais déjà décidé d’aller sur mon riz blanc tofu aux black-beans et brèdes. Je ne m’étais pas trompé : les brèdes étaient croquants et les tofus fondants alors que les haricots noirs sur le riz blanc se mariaient agréablement. En entrée, mes amis qui avaient, comme d’habitude, plus faim que moi, ont ordonné : soupe de maïs à la chair de crabe (un peu trop « liquide » mais délicieuse), boeuf fondant (vraiment fondant avec des graines de sésame pour vous chatouiller le palais) et ourite safranée (que j’ai retrouvée avec certes moins de plaisir que dans mes souvenirs ; on rêve toujours en mieux et la réalité est rarement supérieure aux nostalgies).

VALUE FOR MONEY. Rs 1489 à trois: c’est un excellent rapport qualité-goût/prix. Par contre, cela aurait été mieux si la TVA n’était pas exclue du prix affiché. Cela pourrait éviter des surprises à certains…

PROCHAINE VISITE. Certainement à chaque retour de voyage quand j’aurai besoin de retrouver quelques-uns de mes plats locaux préférés…