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Le Giec peine à chiffrer l'effet du réchauffement climatique

11 avril 2014, 07:23

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Le Giec peine à chiffrer l'effet du réchauffement climatique

Les auteurs ont en effet expliqué à Reuters qu'ils n'avaient pas pu tirer de conclusions économiques faute de pouvoir donner une valeur "chiffrée" à certains phénomènes comme les pertes humaines dues aux catastrophes climatiques ou la montée du niveau des mers résultant de l'accélération de la fonte des glaces du Groenland.

 

Certains pays, États-Unis en tête, insistent pourtant pour avoir des arguments économiques précis avant de prendre des mesures concrètes de réduction des émissions de gaz à effet de serre qui coûteront des milliards de dollars.

 

Lors de discussions à Berlin cette semaine, Washington a en outre jugé que l'estimation du coût de la conversion aux énergies propres figurant dans le rapport était "trop étriquée", en expliquant que le Giec n'a pas tenu compte du fait que les énergies fossiles sont devenues moins polluantes, ce qui a un impact bénéfique sur la santé publique.

 

Pour Nicholas Stern, ancien chef économiste de la Banque mondiale, l'absence de conclusions économiques chiffrées "est un problème". "Tous les éléments sont (dans le rapport) mais c'est un travail trop considérable de les sortir", souligne-t-il.

 

En 2006, Nicholas Stern avait coordonné un rapport sur le changement climatique qui avait estimé que les mesures à prendre pour en limiter l'impact coûteraient 1% du PIB mondial chaque année et que, faute d'action, ce coût s'élèverait à 5 à 20% de la création de richesse mondiale.

 

Stéphanie Pfeifer, directrice d'un groupe d'investisseurs institutionnels - fonds de pension et gestionnaires d'actifs - qui gère 7.500 milliards d'euros, espérait aussi que les coûts et bénéfices de la lutte contre le réchauffement climatique seraient établis de manière plus claire par le GIEC.

 

Selon elle, cela aurait aidé les investisseurs et les entreprises à prendre la décision d'agir. Or, dit-elle après avoir pris connaissance du rapport, "c'est difficile de s'y retrouver".

 

Selon Nicholas Stern, le rapport montre cependant de manière explicite que les problèmes liés à la hausse des températures sont bien plus graves que ce qu'il avait estimé il y a huit ans, accentuant l'urgence de parvenir à un accord global lors de la prochaine conférence mondiale sur le climat, fin 2015 à Paris.